Date de publication24 Jun 2017 - 19:06
Code d'article : 272845

Irak: fuyant "l’enfer" du vieux Mossoul, des survivants retrouvent le calm chez les forces irakiennes

Taghrib (APT)
Tremblants et fantomatiques, ils disent revenir de "l'enfer". Ces habitants du vieux Mossoul libérés du joug des insurgés devant l'avancée de l'armée irakienne, ont échappé à la mort et à la famine, pas aux drames et aux traumatismes.
Irak: fuyant "l’enfer" du vieux Mossoul, des survivants  retrouvent le calm chez les forces irakiennes
Ils arrivent par petites grappes familiales, emmenés par des blindés des forces spéciales irakiennes sur le trottoir d'une avenue poussiéreuse, bétonnée et déserte, n'étaient les quelques soldats et la clinique de fortune chargée de les accueillir.

A quelques centaines de mètres de là, les combats font rage dans leurs quartiers du vieux Mossoul, un dédale millénaire de ruelles et maisons de pierre.

L'armée y avance dans les derniers kilomètres carrés encore tenus par des centaines d'insurgés du groupes Daech, encerclés et décidés à lutter jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort, au milieu des dizaines de milliers de civils pris au piège.

Chaque maison reprise permet aux soldats de libérer des civils, terrés chez eux par peur du cocktail meurtrier qui décime la vieille ville: bombardements aériens irakiens et de la coalition internationale, obus et snipers terroristes qui n'hésitent pas à tirer sur quiconque voudrait s'échapper.

Les civils sont déposés à la clinique une fois leur identité vérifiée. Les soldats y distribuent de l'eau et des biscuits, sur lesquels les enfants affamés se jettent sans retenue, retrouvant un peu de sourire.

Les adultes semblent plus marqués, comme si ce qu'ils décrivent tous comme un "enfer" les avait fait basculer dans une vie parallèle décharnée.

- 'On revient de la mort' -

"Trop d’innocents ont été tués", crie dans le vide une femme sans âge enveloppée de noir.

"On revient de la mort", lâche Amir, 32 ans, le teint gris, qui tremble comme une feuille entre ses fils de 2 et 4 ans, Qoussaï et Hassan.

Il montre un vieux gobelet métallique où gît un petit tas de miettes de pain gardé comme un trésor: "Voilà ce qu’on mange depuis des semaines".

Pendant des semaines, Oum Nashwane, la soixantaine chétive, a elle nourri sa famille avec "de la farine mélangée à de l'eau", qu’elle faisait cuire. Le ventre vide, elle ne pensait plus qu'à une chose: "oublier la faim".

Les civils "sont terrés dans leurs sous-sol et meurent quasiment de faim", note un officier. "Certains vont jusqu'à manger de l'herbe, d'autres des chiens".

"La plupart souffrent de déshydratation, de malnutrition, les enfants notamment. Les adultes sont souvent hystériques, car ils ont souvent perdu trois ou quatre membres de leur famille", explique Ahmed Diran, un des volontaires à la clinique.

"Et le pire est peut-être à venir, dit-il, car plus l'armée avance, plus les civils sont entassés avec les insurgés dans un nombre réduit de bâtiments, et donc vulnérables".

Déloger Daech du vieux Mossoul permettra à l'armée irakienne de reprendre le contrôle de la totalité de cette deuxième ville d'Irak tombée en juin 2014 aux mains des insurgés.

 
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