Date de publication24 Jul 2017 - 15:41
Code d'article : 276527

Naji al-Ali, caricaturiste palestinien immortel, assassiné à Londres le 22 juillet 1987

Taghrib (APT)
Naji al-Ali était un caricaturiste palestinien, remarquable pour sa critique politique caustique. Il a dessiné plus de 40.000 caricatures, exprimant souvent son opposition aux dirigeants palestiniens et arabes, mais c'est certainement en tant que créateur du personnage Handala, devenu depuis une icône du défi palestinien, qu'il est le plus connu.
Naji al-Ali, caricaturiste palestinien immortel, assassiné à Londres le 22 juillet 1987
Naji al-Ali est né vers 1938 dans le village palestinien de Shajra, entre Tibériade et Nazareth. Sa famille et lui-même sont partis en exil, durant la Nakba de 1948, au sud du Liban et ils ont vécu dans le camp de réfugiés d'Ain-al-Hilweh, près de Sidon, où il a fréquenté l'école de l'Union des Eglises Chrétiennes. Après avoir obtenu son Brevet, il a travaillé dans les vergers de Sidon, puis est parti à Tripoli où il s'est inscrit à l'école professionnelle des Carmes pendant deux ans.

Naji al-Ali est parti ensuite à Beyrouth, où il a vécu sous une tente dans le camp de Chatila et a eu plusieurs emplois dans l'industrie. En 1957, après s'être qualifié comme mécanicien auto, il a voyagé en Arabie Saoudite, où il a travaillé pendant deux ans.

En 1959, Naji al-Ali revient au Liban et, la même année, il rejoint le Mouvement Nationaliste Arabe (MNA), dont il a été renvoyé quatre fois en un an pour manque de discipline. Entre 1960 et 1961, avec des camarades du MNA, il publie un journal politique manuscrit appelé "Al-Sarkha" (Le cri).

En 1960, il entre à l'Académie des Arts du Liban, mais ne peut poursuivre ses études car il est emprisonné pour des raisons politiques peu après son inscription. Après sa libération, il part pour Tyr, où il travaille comme professeur de dessin au Collège Ja'fariya.

L'écrivain et militant politique Ghassan Kanafani voit quelques dessins de Naji al-Ali lors d'une visite à Ain al-Hilweh et publie le premier l'artiste, avec un article d'accompagnement, dans Al-Hurriya n°88, le 25 septembre 1961.

En 1963, Naji al-Ali part au Koweit, espérant économiser assez d'argent pour aller étudier le dessin au Caire et à Rome. Là il travaille comme éditeur, caricaturiste, dessinateur et producteur au journal nationaliste arabe Al-Tali'a.

A partir de 1968, il travaille pour Al-Siyasa. Pendant ces années-là, il revient plusieurs fois au Liban. En 1974, il commence à travailler pour le journal libanais Al-Safir, ce qui lui permet de revenir au Liban pour une période plus longue. Pendant l'invasion israélienne du Liban en 1982, il est brièvement détenu par les forces occupantes, avec d'autres habitants de Ain al-Hilweh.

En 1983, il part une fois encore au Koweit pour travailler pour Al-Qabas et, en 1985, il déménage à Londres où il travaillera pour une édition internationale jusqu'à sa mort.

Au cours de sa carrière de caricaturiste politique, Naji al-Ali a produit plus de 40.000 dessins. Ils portent généralement sur la situation du peuple palestinien, dépeignant la souffrance et la résistance, et critiquant sévèrement la direction palestinienne et les régimes arabes. Naji al-Ali fut un opposant féroce à tout règlement qui ne ferait pas valoir le droit des Palestiniens sur la totalité de la Palestine historique, et beaucoup de ces dessins expriment cette opposition.

Contrairement à beaucoup de caricaturistes politiques, les politiciens n'apparaissent pas en personne dans son travail ; comme il le disait : "J'ai un regard de classe, c'est la raison pour laquelle mes dessins ont cette forme. Ce qui est important, c'est de dessiner des situations et des réalités, pas de dessiner des présidents et des dirigeants."

Naji al-Ali a publié trois livres de caricatures, en 1976, 1983 et 1985 et il en préparait un autre au moment de sa mort.

En 1979, il a été élu président de la Ligue des Caricaturistes Arabes. En 1979 et en 1980, il a reçu le premier prix lors d'expositions de caricatures arabes à Damas. En 1988, l'Association Internationale des Editeurs de Journaux lui décerne le prix "Golden Pen of Freedom" (Le stylo d'or de la liberté) à titre posthume. Le prix a été reçu par sa femme Widad et son fils Khaled. L'Association mondiale des journaux le décrit comme un des plus grands caricaturistes depuis la fin du 18e siècle.

Il est assassiné à Londres.
 
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