"Les mots ne peuvent décrire ce qui s'est passé"
Photographe, caméraman et activiste, le métier d'Abd Alkader Habak est d'être le témoin des événements qu'il couvre et d'en immortaliser les moments-clés. Et cela, pour permettre au public de comprendre ce qui se passe.
Mais ce samedi 15 avril, Abd Alkader Habak a endossé un autre rôle. "Les mots ne peuvent pas décrire ce qui s’est passé. Je me tenais à côté d’une voiture où de la nourriture était distribuée aux enfants, j’étais juste à quelques mètres, quand il y a eu soudainement une grosse explosion. Ma caméra est tombée par terre et j’ai été projeté en arrière", confie l'homme.
Face à l'horreur, il se précipite, plus en tant que photographe, mais en tant que sauveur. Il prend un enfant dans ses bras pour le sortir du chaos. "J’ai regardé son visage et j’ai vu qu’il respirait. Donc je l’ai pris dans mes bras et j’ai couru vers l’ambulance. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais je l’ai mis dans une ambulance qui l’a conduit vers un des hôpitaux situés dans la zone tenue par les rebelles", explique Abd Alkader Habak.
L'homme s'effondre
Après une lutte acharnée contre la mort, Abd Alkader Habak, à bout de force, physiquement et psychologiquement, s'effondre. À genoux, son appareil ballotant fébrilement au bout de son bras, la tête baissée, l'homme fond en larmes. Derrière lui, les flammes dévorent les carcasses de plusieurs véhicules. À deux mètres du photographe, le corps d'un enfant, probablement décédé, git sur le sol.