Le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué, pour la troisième fois, à adopter jeudi une résolution occidentale sur la Syrie, après un double veto de la Russie et de la Chine, exposant en outre les profondes divisions entre les membres clés du Conseil sur la façon de mettre fin à l'escalade de violence dans ce pays du Moyen-Orient.
La position de la Chine sur le dossier syrien est constante et claire. Le pays a longtemps appelé à une cessation immédiate de toute forme de violence et a travaillé dur avec d'autres pays pour ouvrir la voie à une solution politique à la crise qui dure depuis ١٦ mois.
Le dernier projet, soutenu par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et certains autres pays, menace d'imposer des sanctions contre le gouvernement syrien, sans exercer une pression suffisante sur les groupes d'opposition de plus en plus violents.
Compte tenu de la nature asymétrique du projet et de l'intransigeance des émissaires occidentaux dans les négociations, personne ne s'attendait vraiment à ce que le document n'aboutisse.
Malheureusement, certains pays occidentaux ont initié un vote hâtif sur ce projet immature, qui, s'il est adoptée, ne fera que conduire à davantage de violence en Syrie.
Des diplomates occidentaux se sont précipités à pointer la Russie et la Chine du doigt après que la résolution ait été rejetée, mais ils n'ont qu'eux-mêmes à blâmer pour avoir tenté de forcer un tel projet irréfléchi sur le Conseil.
Par ailleurs, les diplomates occidentaux ont affiché de l'arrogance et de l'inflexibilité au moment de répondre à d'autres préoccupations des membres du Conseil lors des négociations, aboutissant finalement à l'échec de leurs efforts.
Il est maintenant prudent d'affirmer que la résolution est morte, mais le mal a été fait.
L'Occident, en insistant pour que des sanctions soient prévues contre le gouvernement syrien, a envoyé un signal clair aux groupes armés d'opposition que les politiciens de Washington et de Londres ne sont intéressés qu'à restreindre la liberté de Damas, tandis que les opérations violentes des forces anti-gouvernementales seraient tolérées et même encouragées.
Quant au Conseil de sécurité, sa crédibilité a encore été endommagée, exposant des querelles intestines féroces entre les grandes puissances.
La tentative de l'Occident de forcer le projet de résolution sur le Conseil a également envenimé l'atmosphère entre les membres clé du Conseil.
Au lieu de prendre une approche de confrontation, les grandes puissances occidentales devraient travailler avec la Russie et la Chine pour soutenir les efforts de paix de l'envoyé spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan.
Le mandat de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie, qui expire vendredi, devrait être renouvelé dès que possible pour donner une autre chance aux efforts de paix.
Les membres du Conseil devraient également renforcer la coordination et faire preuve de souplesse de manière à transmettre un message unifié à toutes les parties concernées en Syrie. Ce n'est que par cette manière que le Conseil pourra trouver une solution efficace à la crise et assurer sa propre crédibilité.
L'avenir de la Syrie ne devrait être décidé que par le peuple syrien. Toute intervention extérieure, si poussée par des ambitions géopolitiques, ne fera que compliquer la situation et fera couler plus de sang dans ce pays ravagé par les conflits.
L'orient le jour