Ces comportements des autorités israéliennes surviennent après que les membres de la coalition gouvernementale eurent exprimé leur intention d’organiser une "grande marche" vers l’esplanade d’Al-Aqsa pour célébrer ce qu’ils appellent "la conquête et l’annexion de la partie Est d’Al-Qods".
Dans la matinée, des dizaines de colons juifs avaient envahi l’esplanade des mosquées d’Al-Aqsa à Al-Qods occupée sous la protection de la police d’occupation israélienne, soulevant de vives condamnations palestiniennes, ont rapporté les médias.
"Ces extrémistes ont pris d’assaut la Mosquée d’Al-Aqsa sous la protection de l’armée et de la police", a dénoncé la Fondation palestinienne d’Al-Aqsa pour les Waqfs et le Patrimoine.
L’armée d’occupation qui a renforcé sa présence dans la ville d’Al-Qods a transformé en caserne militaire ce lieu saint de l’Islam, pour protéger les colons et leur permettre de manifester à l’occasion de l’annexion de la partie est et ouest de la ville sainte.
Des éléments de la droite extrémiste israélienne et des colons ont scandé des "slogans racistes" incitant à la violence contre les Arabes, et appelant à expulser ces derniers de la ville, selon les médias.
Les autorités d’occupation israéliennes ont sommé les commerçants palestiniens de fermer leurs locaux dimanche pour organiser ces manifestations à Al-Qods-Est, où 78 % de Palestiniens vivent dans la pauvreté, une situation due à la fermeture des milliers de commerces par l’occupant israélien.
Depuis 1967, le tiers des terres palestiniennes à Al-Qods ont été expropriées par Israël pour construire des logements destinés aux colons juifs, alors que 35 % des territoires étaient classés par les autorités d’occupation sous le l’appellation d"Espaces naturels ouverts", selon le journal Haaretz.
Selon des chiffres officiels publiés dimanche, Al-Qods comptait fin 2011quelque 801.000 habitants, dont 407.000 juifs (62%) et 360.000 Palestiniens (35%). La ville sainte tient aussi le record de la pauvreté, seuls 45,7% de sa population active travaillant, contre 57,4% à l’échelon national.
Toutes les décisions prises par Israël depuis l’annexion d’Al-Qods en 1967 "sont injustes et constituent une violation de la loi internationale", a dénoncé le négociateur palestinien Saëb Arekat.
M. Arekat a qualifié de "crimes de guerre" les pratiques israéliennes qui violent la convention de Genève condamnant toute destruction de maisons ou expulsion de Palestiniens ainsi que l’expropriation de leurs propres terres".
"Israël est responsable de la gravité des conséquences de ses politiques extrémistes et racistes", a averti Saëb Arekat.
Les Palestiniens considèrent Al-Qods comme la capitale de leur futur Etat indépendant. Quant à l’occupant israélien, il use de tous les moyens pour la judaiser et la rendre "capitale éternelle et indivisible de l’Etat hébreu", ce que la communauté internationale n’a jamais reconnue.
En réaction aux maniefstations de colons juifs sur l’esplanade des mosquées à Al-Aqsa, le Mufti d’Al-Qods, Cheikh Mohamed Hussein, a dénoncé des "provocations israéliennes qui menacent la sécurité et la vie des citoyens et de leurs biens".
Cheikh Hussein a imputé à Israël la responsabilité de tous les évènements qui secouent la ville sainte. "Al-Qods a besoin d’une action arabo-musulmane et internationale unie face aux incessantes agressions israéliennes", a-t-il ajouté, dénonçant "les atrocités israéliennes".
Pour sa part, le mouvement Hamas a condamné l’incursion des colons juifs à l’intérieur de l’esplanade des Mosquées, dénonçant qu’"Al-Qods et Al-Aqsa subissent une guerre religieuse israélienne contre le peuple palestinien et sa terre".
"Cela nous incite à une troisième Intifadha qui sera une véritable révolution contre l’ennemi israélien pour libérer nos terres spoliées", a déclaré Fawzi Barhoum, porte parole du Hamas.
Quant au Front du combat pouplaire palestinien, il a mis en garde contre le pourrissement de "la situation extrêmment grave dans la ville d’Al-Qods, cible des plans de judaisation israélien".
"Israël poursuit sa politique de colonisation pour changer par tous les moyens l’histoire et la nature islamo-arabe" des lieux saints en Palestine", a-t-il averti, appelant de ce fait "à une action de solidarité populaire arabo-musulmane pour obliger l’occupant d’arrêter ses activités" de colonisation.
Dimanche, les autorités israéliennes ont fermé toutes les entrées menant vers la localité de Beït Amr au nord d’El-Khalil en Cisjordanie, ont rapporté les médias. "Les forces de l’occupation se sont précipitées à la fermeture des accès à Beit Amr pour permettre à des colons juifs d’organiser une marche vers la ville d’Al-Qods", a indiqué un responsable palestinien, Mohamed Awadh en charge de la question de la colonisation, cité par les médias.
D’après des médias, un militant palestinien des droits de l’homme, Bassem Tamimi a été arrêté pour avoir participé à une manifestation anti-colonisation, près d’Al-Qod.
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