Egypte: L’armée rassure « Israël », tensions autour du prochain président
APT-Beyrouth
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Les résultats des présidentielles égyptiennes n’affecteront pas les rapports égypto-israéliens, c’est ce qu’a rapporté mercredi le quotidien israélien Maariv.
Selon le journal, de hauts responsables du Conseil Militaire au pouvoir en Égypte ont confirmé à l’émissaire du Premier Ministre Netanyahu, l’avocat Itzhak Molkho que l’armée égyptienne garantira le maintien des rapports de l’Égypte avec « Israël », notamment l’accord de camp David.
Aucune atteinte ne serait portée aux relations économique, politique et sécuritaire entre l’Egypte et l’entité sioniste, ont également ajouté ces hauts responsables.
Le Maariv a fait état de la crainte d’ « Israël » en cas d’une victoire probable du candidat des Frères Musulmans Mohamed Morsi.
Les résultats reportés Entre-temps, l'annonce prévue jeudi des résultats de la première présidentielle depuis la chute l'an dernier de l'ex-président Hosni Moubarak a été repoussée, prolongeant l'incertitude sur le successeur de Moubarak.
La commission électorale devait au départ tenir jeudi une conférence de presse pour annoncer les résultats du second tour qui s'est déroulé les 16 et 17 juin, après examen des recours déposés par le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi et son rival, le dernier Premier ministre de Moubarak, Ahmad Chafiq.
Les deux candidats clament chacun avoir remporté la victoire. Selon l'agence officielle Mena, "la commission électorale, dirigée par le juge Farouk Sultan (...) a décidé de reporter l'annonce des résultats du second tour".
La commission, qui a commencé à examiner mercredi les recours concernant des violations des règles encadrant la campagne et le décompte des votes, a indiqué dans un communiqué avoir besoin de "plus de temps avant l'annonce des résultats définitifs".
Un groupe de juges indépendants, dirigé par l'ex-président de l'Union des juges Zakaria Abdel Aziz, qui supervisait les opérations de vote, a donné M. Morsi vainqueur de la présidentielle.
Les Frères haussent le ton Les Frères musulmans égyptiens ont fait monter la pression jeudi sur le pouvoir militaire en affirmant être prêts à maintenir un sit-in place Tahrir au Caire.
"Nous insistons sur le fait que nous allons rester sur la place Tahrir pour réaliser les objectifs de la révolution", affirme un haut responsable islamiste, Essam el-Erian, sur le site du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), émanation des Frères musulmans. Le journal de ce parti appelle égalementà un sit-in tant que M. Morsi n'aura pas été déclaré vainqueur.
A l'appel de la confrérie, des centaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Tahrir, où certains de ses militants sont ensuite restés avec des tentes.
Le site cite également un membre du bureau politique de la confrérie, Mahmoud Ghozlan, qui met en garde contre une "confrontation entre l'armée et le peuple" si M. Chafiq était déclaré vainqueur.
"L'insistance du camp de M. Chafiq pour dire qu'il a gagné montre les mauvaises intentions du conseil militaire et de la commission électorale", affirme-t-il.
Les Frères musulmans protestent également contre les dispositions prises par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, lui permettant d'assurer le pouvoir législatif à la suite de la dissolution la semaine dernière de l'Assemblée dominée par les islamiques.
Cette disposition obligera le prochain président à avoir l'aval des militaires pour pouvoir faire passer des lois. L'armée s'est également octroyée de larges prérogatives en matière de sécurité, ainsi que pour contrôler le processus de rédaction de la future constitution.