Champion incontesté du vote musulman, ce ténor de la vie publique britannique, à l’extrême gauche de l’échiquier politique, est le premier à faire entendre sa différence au sujet de la tentation nationale d’éradiquer le voile intégral de l’espace public. Entraînée dans le sillage des deux locomotives européennes de la criminalisation du long voile marginal, la France et la Belgique, la Grande-Bretagne succombe à son tour aux sirènes de la pénalisation et cherche à prendre le train législatif en marche.
Mais c’était sans compter la belle résistance de George Galloway qui a fait résonner sa réprobation dans l’enceinte du Palais de Westminster à l’encontre de mesures restrictives qui, d’une rive à l’autre de la Manche, et d'un modèle laïque à la française à un sécularisme anglo-saxon, s'exportent toutefois au-dessus d'un océan de différences…
"Tout le monde comprend la nécessité de privilégier une sécurité adéquate", a commenté ce dernier, dimanche, dans le Daily Mail, avant de reprocher : "Mais ces règles m’apparaissent un peu maladroites et confuses."
C'est peu dire que les arguments sécuritaires avancés par ses collègues ne trouvent pas grâce à ses yeux. George Galloway les perçoit comme une discrimination flagrante visant une poignée de musulmanes, et derrière laquelle se dissimule une arrière-pensée foncièrement hostile à la présence musulmane dans toutes ses composantes.
"Nous vivons dans une société multiconfessionnelle et nous devons, plus que tout autre, être particulièrement sensibilisés et vigilants à l’égard d’une telle législation", a-t-il insisté. Mais la voix de George Galloway ne se perdra-t-elle pas face à la clameur anti-voile intégral qui monte des quatre coins du royaume, se faisant chaque jour plus forte et univoque, à l’instar d’un récent sondage YouGov où ۶۷% des Britanniques se déclaraient favorables à l'interdiction du niqab ?