Ce procès pour "atteinte à la sécurité nationale" est en fait un nouvel épisode dans le cadre du bras-de-fer entre Tripoli et la CPI, qui se disputent le droit de juger Seif al-Islam Kadhafi, ۴۰ ans, détenu par une brigade d'anciens combattants rebelles à Zenten (۱۸۰ km au sud de Tripoli) depuis son arrestation en novembre ۲۰۱۱.
Ces poursuites à l'encontre du fils de Mouammar Kadhafi ont été engagées après qu'une équipe de quatre employés de la CPI venus rencontrer Seif al-Islam à Zenten afin de préparer sa défense devant la CPI avait été incarcérée le ۷ juin ۲۰۱۲, et retenue près d'un mois par Tripoli.
L'une de ces quatre personnes, l'avocate australienne Melinda Taylor avait été accusée d'avoir apporté un stylo-caméra pendant sa visite et tenté de transmettre à Seif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne.
Selon Afrque Tunis Presse, la CPI doit prochainement rendre une décision sur une requête de Tripoli, qui souhaite juger en Libye Seif al-Islam et l'ancien chef des renseignements Abdallah al-Senoussi, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis lors du conflit qui a mené à la chute du régime de son père.
La défense de Seif al-Islam a demandé lundi à la CPI "d'ordonner au gouvernement de la Libye de remettre immédiatement M. Kadhafi à la CPI".
Selon eux, Seif al-Islam est "jugé essentiellement pour avoir essayé de communiquer avec la CPI via son avocat au sujet du fait que ses droits ont été violés".
"Poursuivre un accusé parce qu'il tente de se défendre incarne parfaitement la définition d'un procès-spectacle kafkaïen", ont soutenu les avocats.
"Ce genre de bras-de-fer n'a absolument pas sa place dans un tribunal ou dans n'importe quel pays qui prétend respecter l'autorité de la loi", ont-ils ajouté.
Ces derniers soutiennent que Seif al-Islam n'aura pas droit à un procès juste s'il est jugé en Libye. Tripoli doit par ailleurs soumettre avant mercredi un rapport à la CPI dans le cadre de sa requête pour obtenir de la Cour, saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies dans le dossier libyen, le droit de juger Seif al-Islam.