Après avoir surmonté le mauvais traitement des autorités birmanes, ils doivent désormais faire face à ceux des autorités thaïlandaises.
En effet, une fois interceptés, des réfugiés Rohingyas sont vendus par des agents de police thaïlandais à des trafiquants d’être humains. Ce trafic humain a été révélé par BBC, et montre comment des autorités profitent sans gêne de l’impuissance de ces réfugiés démunis.
Les Rohingyas traversent un véritable calvaire pour atteindre des lieux où ils espèrent vivre en sécurité. C’est le cas par exemple d’ Ahmed, qui a fui la Birmanie, au bord d’un bateau de fortune , avec 60 personnes à son bord. Après avoir navigué durant 13 jours, leur bateau a été intercepté et arrêté par la marine thaïlandaise. Les réfugiés ont été transférés dans un fourgon de police, puis ils ont été séparés entre plusieurs véhicules, entassés à l’arrière.
Ce n’est que par la suite qu’ils ont découvert qu’ils ont été l’objet d’une vente de la police à des trafiquants humains malaisiens. Ils ont été ensuite transportés dans une ville transfrontalière avec la Malaisie. Ahmed raconte leurs conditions de vie catastrophiques : « Ils ont creusé un trou pour nos toilettes. Nous avons mangé, dormi, et fait nos besoins dans le même endroit ». Il évoque aussi les maltraitances dont ils ont été victimes, et comment ils sont battus.
Le prix que les trafiquants ont versé pour acquérir Ahmed s’élève à 1 300 dollars. Pour que le Rohingyas retrouve de nouveau sa liberté, il doit verser ce montant. Alertée, la femme de Ahmed a vendu leur vache mais la somme n’était pas suffisante. Un Rohingyas a finalement pu verser le reste du montant aux trafiquants afin de libérer Ahmed.
Le trafic humain, une solution « naturelle »
Selon les responsables thaïlandais, la vente des réfugiés musulmans birmans est une solution « naturelle » pour régler le problème de ces nouveaux arrivants. En effet, ils estiment que cela va de soi dans la mesure où ils sont vendus à des malaisiens qui sont tout comme eux des musulmans. Ce serait aussi une manière de se débarrasser d’eux sans passer par les étapes d’expulsion du territoire.
Après la dénonciation de ce vaste trafic humain, le Gouvernement thaïlandais a projeté de lancer prochainement une enquête sur cette traite inhumaine, a rapporté ajib.fr.
Des bateaux de réfugiés Rohingyas, comprenant des hommes, des femmes et des enfants, accostent presque tous les jours sur le territoire thaïlandais. Les réfugiés affluent, et rencontrent d’énormes difficultés pour se faire accepter dans les pays limitrophes, et parfois rejetés comme au Bangladesh par exemple. La Thaïlande est aller plus loin en développant un trafic humain.
Une concertation des Etats frontaliers de la Birmanie, mais aussi de la communauté internationale pour régler la question des réfugiés, mais aussi les persécutions et massacres au sein même de la Birmanie urge.