Le conseiller d’Etat, Thierry Tuot a remis au Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, un rapport sur la refondation des politiques d’intégration. A travers ce rapport, commandé par Matignon, un bilan désastreux de la politique d’intégration y est dressé.
Le rapport dénonce une politique d’intégration de ۳۰ ans responsable du manque cruel des milieux associatifs, et détruisant les outils même de l’intégration. Le rapport explique également que l’islam n’est pas un problème, et que ses adeptes devraient à l’inverse être bien traités.
« Laissons à l’islam toute sa place de grande religion »
Au delà des nombreuses carences soulignées par le rapport en matière de politique d’intégration, le conseiller d’Etat propose des réformes, et émet des constats sur l’islam plutôt surprenants. A l’heure où la sphère politique a tendance à montrer du doigt l’islam comme responsable de nombreux maux, il souligne la nécessité d’en finir avec la polémique autour de l’islam « qui pollue le débat public ». Il affirme ainsi dans le rapport : « Aucune religion pratiquée sur le territoire ne menace la République, restons sérieux, inutile donc que la République la menace ! »
Et ajoute plus loin : « laissons à l’islam (aux islams, nous n’avons pas à trier) toute sa place de grande religion, laissons son culte se déployer, respectons la pleine liberté de ses croyants. »
Puis il insiste sur ce point : « Pour l’essentiel, la revendication fondamentale des religions, islam compris, est qu’on leur fiche la paix – ce qui est à peu près ce que veulent d’ailleurs ceux qui ne les pratiquent pas à leur encontre. Il est possible que telle ou telle confession ait des vœux supplémentaires, entendons-les, plutôt que de leur prêter des intentions. »
Quant au hijab, et aux habitudes alimentaires des musulmans, il n’y voit aucun problème comme le démontre ce passage : « Nous avons déjà changé de mœurs alimentaires, et que le vêtement évolue nous rendra peut-être un peu moins gris, compassés, et encravatés. Quand même, reprenons-nous ! La France a-t-elle jamais dépendu de ce qu’un bout de tissu – boubou ,coiffe bretonne, chèche ou béret – soit porté d’une façon ou d’une autre ? Il ne nous faut pas grand-chose pour pacifier notre horizon mental commun. »
Enfin, il propose même que des efforts soient réalisés dans ce sens : développement des carrés musulmans dans les cimetières, liberté dans la création de lieux de cultes, respect des pratiques (alimentaires, vestimentaires), etc.
Un rapport contredisant les orientations du gouvernement
Nul doute que ce rapport s’oppose aux idées actuelles de la majorité des membres du Gouvernement à commencer par Manuel Valls que ce soit en matière de politique d’intégration, ou au sujet de l’islam. Dans une interview donnée sur les ondes d’Europe ۱, le Ministre de l’Intérieur chargé des Cultes a indiqué que le hijab était un « combat essentiel » pour la République « … Le voile qui interdit aux femmes d’être ce qu’elles sont doit rester pour la République un combat essentiel ».
Le rapport suscitera sans doute des critiques au sein de la majorité de la classe politique française qui a fait de la place de l’islam et des musulmans en France un fond de commerce juteux. Un rapport qui va dans la direction d’avis et commentaires internationaux sur cette France qui va mal.
Le Pays des Droits de l’Homme est de plus en plus critiqué à l’extérieure des frontières, sur sa position vis-à-vis de l’islam. L’ONU a condamné l’Etat français pour l’exclusion d’un sikh pour port de signe religieux. Cette condamnation du comité des Droits de l’Homme de l’ONU condamne donc la France à revoir la loi du ۱۵ mars ۲۰۰۴, interdisant le port des signes religieux, dont le hijab. Cette condamnation provenant d’une entité supranationale de droit international prouve la violation de la liberté de religion par la France.