La violence, domestique notamment, a-t-elle un sexe ? Oui, indéniablement pour l’ONU qui, en validant vendredi une déclaration qualifiée « d’historique » sur la violence faite aux femmes et aux filles, vient de reconnaître implicitement que derrière ce fléau sans frontières, qui transcende les classes sociales et traverse les âges, se trouve la main de l’homme uniquement.
On ne peut qu’applaudir à la ferme volonté politique de l’UN Women, la commission onusienne du statut des femmes, à l’origine du texte signé par l’ONU, d’éradiquer toutes les formes de violences qui humilient, ostracisent, brutalisent, violent et tuent parfois le sexe dit faible, au premier rang desquelles le sexisme, mère des discriminations ordinaires, perdure envers et contre tout, parité hommes femmes ou pas, instauration de quotas ou pas, sous toutes les latitudes.
Cette déclaration, plébiscitée par les pays occidentaux, résulte d’un compromis entre les ۱۹۳ états membres, après deux semaines d’âpres négociations. En effet, jusqu’à vendredi, les pays musulmans s’y opposaient, de même que l’Iran, la Russie et le Vatican, tandis que les pays scandinaves plaidaient pour un texte sans complaisance.
Finalement, les pays musulmans, farouchement hostiles à ce que des relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou son compagnon soient considérées comme un viol, ont consenti à signer une version amendée, stipulant que ces violences ne peuvent se justifier par « aucune coutume, tradition ou considération religieuse ».
L’ONU, vent debout pour combattre les agressions d’une rare sauvagerie qui visent les femmes, à l’instar du viol collectif d’une jeune indienne en décembre dernier, ou encore de l’attaque des talibans en octobre contre une adolescente pakistanaise, qui tentait de promouvoir l’éducation des filles dans son pays, mais l’ONU qui a également classé d’office les hommes dans la catégorie de leurs auteurs invétérés et universels.
L’égalité des sexes n’aurait-elle pas commandé que l’on considère aussi la gent masculine comme une victime potentielle de toutes les violences sans distinction, et ce même si les femmes en sont tristement les proies toutes désignées depuis la nuit des temps ? A moins que cette violence, dont on sous-entend qu’elle a un genre, masculin exclusivement, n’ait tout aussi tacitement une seule et même origine et religion…