En vertu de la nouvelle politique de fouilles, un détenu qui quitte son camp est soumis à une fouille qui comprend ses parties intimes, a déclaré l'avocat d'une quinzaine de détenus de Guantanamo, à son retour de la prison.
Interrogées par l'AFP, les autorités militaires de la prison n'avaient pas donné suite vendredi en fin de journée.
Me Remes, qui se trouvait sur la base américaine à Cuba du 29 avril au 3 mai pour rencontrer ses clients yéménites en grève de la faim, a indiqué que deux d'entre eux, Abdalmalik Wahab et Salman Rabeii lui avaient parlé de cette nouvelle politique qui leur aurait été présentée la même semaine par un militaire, mais n'aurait pas été appliquée sur eux.
L'avocat, qualifiant cette disposition de choquante, a estimé qu'elle visait à faire peur aux détenus, à les décourager de rencontrer leurs avocats et à ajouter une contrainte à leur grève de la faim.
Pour rencontrer leurs avocats, les détenus sont conduits à bord de camionnettes dans le camp Echo où des cellules spéciales ont été équipées à cet effet.
Deux des rendez-vous de Me Remes ont été annulés la semaine dernière: l'un parce qu'il craignait d'être soumis à cette fouille, lui a rapporté le détenu, et l'autre pour la même raison, présume Me Remes.
Il a ajouté que d'autres avocats s'étaient étonnés que leurs rencontres ou leurs coups de fils avec leurs clients aient été annulés sans raison apparente.
C'est juste un autre outil pour casser la grève de la faim, a-t-il dit, une tactique pour rendre leur vie encore plus misérable et les mettre devant un choix impossible.
Selon un porte-parole de la prison, 100 hommes sur les 166 actuellement détenus à Guantanamo observaient vendredi une grève de la faim, dont 27 étaient alimentés par des sondes naso-gastriques. Quatre d'entre eux sont hospitalisés, a ajouté le lieutenant-colonel Samuel House dans un communiqué.