Ces audiences ont lieu en plein chaos politique en Egypte, où le nouveau pouvoir dirigé de facto par l'armée réprime dans le sang depuis 10 jours les manifestations organisées par les Frères musulmans.
Le procès du Guide suprême des Frères, Mohamed Badie, de ses adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, actuellement incarcérés, et de 32 autres islamistes a été reporté au 29 octobre, car aucun des accusés n'était présent. La justice a sommé la police de présenter les accusés ce jour-là.
Des sources de sécurité ont expliqué à l'AFP qu'ils n'avaient pas été amenés dimanche au tribunal, de crainte que leur convoi ne soit assailli par des partisans ou des adversaires de la confrérie, notamment parce qu'il doit traverser le centre-ville, une zone difficile à sécuriser.
Les trois dirigeants encourent la peine de mort pour complicité dans le meurtre de huit manifestants anti-Morsi le 30 juin. Trois autres membres de leur confrérie sont accusés de ces meurtres et 29 autres militants islamistes doivent comparaître avec eux pour avoir participé, armés selon l'accusation, à ces heurts.
Des manifestants avaient réclamé le 30 juin le départ du président islamiste, lui reprochant d'avoir accaparé les pouvoirs au seul profit des Frères musulmans et achevé de ruiner une économie déjà exsangue. L'armée s'est appuyée sur cette mobilisation pour justifier son coup de force contre le premier président d'Egypte élu démocratiquement.