L'Arabie saoudite, qui tente d'unifier et de renforcer les rebelles syriens à l'aide d'armes anti-aériennes et anti-chars capables d'inverser le rapport de forces sur le terrain, selon des sources proches du dossier.
Syrie: l'Arabie cherche à équiper les rebelles d'armes sophistiqués
Agence de presse TAGHRIB (APT)
24 Feb 2014 - 9:50
L'Arabie saoudite, qui tente d'unifier et de renforcer les rebelles syriens à l'aide d'armes anti-aériennes et anti-chars capables d'inverser le rapport de forces sur le terrain, selon des sources proches du dossier.
Les Etats-Unis montrent son feu vert à la fourniture de telles armes par leurs alliés aux rebelles, d'après des opposants syriens et des analystes.
Lors d'une visite éclair la semaine dernière dans le nord de la Syrie, le chef de la coalition nationale de l'opposition, Ahmad Jarba, a promis aux rebelles que "des armes performantes vont bientôt arriver".
"Les Etats-Unis pourraient permettre à leurs alliés d'équiper les rebelles d'armes anti-aériennes et anti-char, après le regain de tension avec les Russes", estime Abdel Aziz Al Sager, directeur du Gulf Research Center.
"Permettre aux alliés des Etats-Unis de fournir de telles armes (aux rebelles) réduirait la pression sur les Etats-Unis à court terme. Mais le principal souci à long terme est que ces Manpad (système d'arme sol-air portable) ne tombent entre d'autres mains et soient utilisés pour abattre un avion civil quelque part dans le monde", explique pour sa part Simon Henderson, directeur du programme Golfe persique et politique énergétique au Washington Institute for Near East Policy.
Une source proche du dossier indique, sous couvert d'anonymat, que l'Arabie saoudite va se procurer ces armes auprès du Pakistan, qui fabrique sa propre version de ces systèmes sol-air à très courte portée (Manpad) nommés Anza et des armes anti-chars.
Elle souligne que le chef d'état-major de l'armée pakistanaise, le général Raheel Sharif, s'est rendu début février dans la première visite de ce genre en Arabie saoudite, où il a rencontré le prince héritier Salman ben Abdul Abdel Aziz.
Le prince Salman, accompagné d'une importante délégation, s'est à son tour rendu la semaine dernière au Pakistan.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de l'armée pakistanaise et des autorités saoudiennes.
Les rebelles affirment que des armes anti-aériennes et anti-char leur permettraient de changer le rapport de forces sur le terrain, le régime disposant pour le moment de la suprématie aérienne.
Selon cette même source, la fourniture d'armes serait accompagnée de facilités de stockage en Jordanie.
- Partage en zones d'influence -
L'Arabie saoudite jouit d'une forte influence sur le front sud, où elle coordonne son action avec la Jordanie, et a encouragé l'unification des combattants rebelles dans cette zone, selon des opposants syriens.
Par contre, le Qatar et la Turquie sont chargés de la coordination avec les rebelles sur le front nord, frontalier de la Turquie, indique un responsable de l'opposition syrienne qui ne veut pas être nommé.
Il assure que ce "partage en sphères d'influence" a été décidé par ces pays qui sont les principaux soutiens de l'opposition, tout en reconnaissant que les divergences entre Doha et Ryad "affaiblissent" les rebelles.
La perte d'influence de Doha au profit de Ryad avait déjà été illustrée par l'élection en juillet dernier d'un proche du régime saoudite, Ahmad Jarba, à la tête de la Coalition nationale de l'opposition.
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