L'Europe pourrait importer du gaz naturel du Turkménistan via l'Iran, a annoncé le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Énergie, Maros Sefcovic, alors que l'Union européenne tente de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Après un entretien avec le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov, Maros Sefcovic a annoncé avoir discuté de la possibilité de construire un gazoduc passant par la mer Caspienne aussi bien qu'un gazoduc passant par l'Iran, puisque les relations diplomatiques avec l'Iran évoluent positivement, selon des images de la télévision d'Etat turkmène transmises jeudi soir.
Téhéran, avec qui un accord-cadre sur le nucléaire a été conclu avec les grandes puissances le 2 avril, s'est plusieurs fois opposé au projet de gazoduc transcaspien, le jugeant peu rentable, et lui privilégie la version terrestre à travers l'Iran.
Mais l'échéance pour la conclusion d'un accord final sur le nucléaire iranien étant fixée au 30 juin, M. Sefcovic a préféré pour l'instant mettre l'accent sur le gazoduc transcaspien, a-t-il expliqué aux journalistes à Achkhabad, la capitale turkmène.
Nos pourparlers ont clairement exprimé la volonté politique de mener à terme le projet du gazoduc transcaspien qui (...) amènera le gaz de la Caspienne jusqu'aux frontières européennes d'ici à 2019-2020, a déclaré M. Sefcovic à la presse.
La Russie pourrait s'opposer fermement à ce projet qui contourne ses frontières, Moscou ayant fourni près du tiers des besoins en gaz de l'Europe en 2014.
Il est important de poursuivre le travail afin d'atteindre un accord-cadre entre l'UE, le Turkménistan, l'Azerbaïdjan, la Turquie, mais aussi avec la Géorgie qui, je pense, devrait être invitée à participer, a-t-il conclu.
Pour un coût de 4,46 milliards d'euros, le gazoduc transcaspien devrait permettre de fournir plus de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an à l'Union européenne.
Le Turkménistan, frontalier de l'Iran, possède la quatrième réserve de gaz naturel au monde, mais manque d'infrastructures pour le transport de cette matière première.
La Chine a déjà jeté son dévolu sur l'ex-république soviétique d'Asie centrale, annonçant prévoir d'importer jusqu'à 65 milliards de mètres cubes de gaz turkmène par an d'ici à 2020.