Les deux Parlements rivaux libyens ont eu pour la première fois des pourparlers directs dimanche à Skhirat, au Maroc, sous l'égide de l'ONU, mais sans parvenir à conclure un accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale.
En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte deux Parlements --et deux gouvernements-- qui se disputent le pouvoir, l'un à Tripoli, et l'autre à Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale.
Depuis jeudi dernier, les délégations représentant ces deux Parlements étaient de nouveau réunis à Skhirat, une station balnéaire proche de Rabat, afin de tenter de s'entendre sur un quatrième projet d'accord, soumis début juin par l'ONU.
Après des entretiens séparés jusqu'à samedi avec M. Leon, les deux camps --ainsi que des acteurs de la société civile-- ont tenu une réunion commune dimanche, une première depuis la mi-mars. Après s'être félicités des avancées obtenues, ils ont toutefois échoué à signer un protocole d'entente, comme cela était envisagé.
Trois points essentiels du projet d'accord des Nations unies ont été modifiés sans notre consultation, a affirmé à la presse Ashraf Ashoh, membre de la délégation du Congrès général national (CGN, Parlement de Tripoli).
Mohamed Saleh al-Makhzoum, un responsable du CGN, a affirmé que les membres de sa délégation allaient ainsi regagner Tripoli dès lundi matin afin de consulter le Parlement. Il a évoqué un retour au Maroc à partir de jeudi.
En fin de soirée dimanche, les représentants du Parlement de Tobrouk et la mission de l'ONU en Libye (Manul) n'avaient, pour leur part, pas réagi.
Samedi, l'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, s'était voulu optimiste. Malgré les difficultés, je suis convaincu que nous obtiendrons une solution juste, avait dit M. Leon lors d'un iftar, le repas de rupture du jeûne du ramadan.