Après la libération, les étudiants de Mossoul passent leurs examens malgré la destruction
Dans un paysage de désolation, au milieu de bâtiments calcinés ou en ruines, la vie reprend doucement ses droits à l'université de Mossoul, en Irak, où des étudiants ont réinvesti les salles de cours après trois ans de règne des extrémistes.
"Un mois à peine après notre libération, j'étais déjà de retour", témoigne pleine d'enthousiasme Sanaa Nafeh, le visage ceint d'un voile bleu, quelques minutes avant le début de son examen d'anglais. "Je me sens soulagée malgré toute la destruction sous mes yeux", poursuit cette étudiante irakienne de 21 ans.
"Il ne me restait plus que mon imagination pour ressentir ce qui se passait dans le monde"
A l'entrée de l'université, des responsables de la sécurité fouillent les étudiants et contrôlent leur identité. Des travailleurs s'activent pour nettoyer les pelouses et les allées bordant les bâtiments aux murs noircis.
L'immense campus accueillait près de 40.000 étudiants avant la prise en juin 2014 par le groupe Daech de la ville du nord de l'Irak. Une partie de l'université a continué à fonctionner sous les insurgés mais la plupart des étudiants à cette époque étaient des proches de gens de Daech, selon un employé de l'administration s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Au cours des dernières années, "nous, les femmes, restions à la maison", se remémore Sanaa Nafeh. "Au début, il y avait de l'électricité, nous recevions les infos et je pouvais télécharger des livres", raconte-t-elle à l'AFP. Mais après quelques mois, "internet a été coupé et il ne me restait plus que mon imagination pour ressentir ce qui se passait dans le monde".
Aujourd'hui, seuls les étudiants en sciences humaines ont fait leur retour. Les facultés scientifiques, aux effectifs plus importants, restent elles fermées pour le moment.