Cette opération turque en Syrie continue à alimenter des frictions avec les Etats-Unis, mais le Pentagone a affirmé jeudi que Washington et Ankara étaient en discussion concernant la création d'une "zone sécurisée" le long de la frontière syrienne. "Clairement, nous continuons à parler aux Turcs de la possibilité d'une zone sécurisée, appelez cela comme vous voulez", a déclaré à des journalistes Kenneth McKenzie, porte-parole du ministère américain de la Défense.
Sur le front diplomatique, un nouveau round de pourparlers de paix sur la Syrie doit se poursuivre vendredi à Vienne sous l'égide de l'ONU, mais le regain de violence sur le terrain rend hypothétique l'espoir d'avancées significatives.
Au sixième jour de cette offensive contre l'enclave d'Afrine qui suscite l'inquiétude de plusieurs pays, M. Erdogan s'est rendu jeudi, lors d'une visite surprise à la frontière syrienne, au QG de commandement de l'opération dans la province de Hatay en compagnie du chef de l'armée et du ministre de la Défense, selon la présidence turque.
Lors de ce déplacement, il a affirmé que l'offensive, qui vise la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme "terroriste" par Ankara, se poursuivrait "jusqu'à ce que le résultat soit obtenu", selon un communiqué de la présidence turque.
- Veste de camouflage -
Le président turc, en veste de camouflage militaire, a assuré que l'opération visait à "nettoyer Afrine des terroristes" et à permettre aux Syriens réfugiés en Turquie de rentrer dans leur pays.
De l'autre côté de la frontière, où les Kurdes disposent d'une région de facto autonome, un responsable de l'enclave d'Afrine a appelé le gouvernement syrien.
"L'Etat syrien (...), avec tous les moyens qu'il a, devrait faire face à cette agression et déclarer qu'il ne permettra pas aux avions turcs de survoler l'espace aérien syrien", a indiqué à l'AFP Othmane al-Cheikh Issa, co-président du Conseil exécutif du canton.
Dimanche, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad avait averti que son pays pourrait abattre les avions de combat turcs.
L'intervention turque dans le nord de la Syrie complique encore un peu plus la rébellion qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.