Le gigantisme du plan des nouvelles routes de la soie, « Une ceinture, une route » (One belt one road), ne doit pas faire oublier les risques qu’il fait peser sur l’hégémonie américaine. Derrière un vaste projet économique qui doit conduire la Chine à investir hors de ses frontières se cache une autre ambition : celle de façonner une mondialisation à la chinoise.
L’Initiative « Une Ceinture et une Route » entend rapprocher les économies de l’Europe et de la Chine. L’Italie, qui a conclu des accords économiques et commerciaux sans précédent avec Pékin, serait aussi prête à signer un protocole d’intention sur la nouvelle Route de la Soie, ainsi que la Grèce, la Hongrie et le Portugal. D’ailleurs, le président chinois Xi Jinping est attendu à Rome, du 22 au 24 mars.
La position italienne sur le Venezuela avait surpris. L’Italie s’est dissociée de la majorité des pays de l’Union européenne pour dire qu’elle ne reconnaît pas Juan Guaido comme président de ce pays d’Amérique latine. Sa position envers l’initiative « Une Ceinture et une Route » n’est pas non plus du goût de Washington.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, Gareth Marcos, a écrit dans un tweet : « L’Italie est une grande puissance mondiale et a une multitude choix de pays pour investir. Le gouvernement italien n’a pas besoin de donner de la légitimité au projet ambitieux de la Chine. »
Il a également averti le gouvernement italien que son adhésion à l’initiative chinoise n’aurait qu’aucun intérêt économique pour l’Italie et qu’elle nuirait à sa réputation internationale.
Ce tweet a été posté alors que le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a annoncé le vendredi 8 mars qu’il était disposé à participer au deuxième Forum de « Une Ceinture et une Route » pour la coopération internationale, qui se tiendra fin avril à Pékin.
La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis a été lancée le 15 juin 2018 lorsque le président américain Donald Trump a annoncé l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) d’importations chinoises « contenant des technologies très importantes sur le plan industriel ». L’arrestation de Meng Wanzhou, la directrice financière et fille du fondateur du fabricant chinois Huawei, début décembre au Canada, a ouvert un nouveau front dans les hostilités.