Le chef de l’Etat est arrivé ce 4 avril à Cozzano, en Corse-du-Sud, ultime étape du grand débat national. Comme pressenti, son arrivée sur l’île de Beauté a engendré de nombreux mouvements de protestations dont une opération «Ile morte».
Inscrite dans le cadre du grand débat national, la visite d’Emmanuel Macron ce 5 avril en Corse est loin d’être passée inaperçue. En prévision de son arrivée, un important dispositif de sécurité a été déployé très tôt à l'aéroport d'Ajaccio. Les forces de l’ordre ont été également fortement mobilisées à Cozzano, village choisi pour accueillir ce débat. Elles ont notamment procédé au blocage de la route, à l'embranchement du village, où se situait un petit groupe de Gilets jaunes.
Cet important déploiement sécuritaire est le signe manifeste d'une situation tendue sur le plan politique. A l'appel des nationalistes et de plusieurs syndicats, une action «Isula Morta [Ile morte]» a en effet été lancée, en réponse notamment à l’inflexibilité d’Emmanuel Macron sur l'autonomie fiscale. L’initiative a été suivie dès la matinée dans plusieurs localités de l’île de beauté, à l'image de Saint-Florent, où des commerçants ont baissé rideau pour marquer leur adhésion au mouvement de protestation.
A Ajaccio, plusieurs lycées ont été bloqués par les élèves. Parmi les revendications soulevées par les protestataires figure la co-officialité de la langue corse. Son adoption, rejetée par l’exécutif, rendrait obligatoire son usage dans les services publics et son enseignement jusqu’en terminale.
Comme le rapporte Corse Matin, l'axe routier menant à la cité scolaire de Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse) a été bloqué par des palettes et des pneus incendiés.
Enfin, pour faire entendre leurs revendications, plusieurs manifestants ont brandi des drapeaux corses au cours des divers rassemblements. L'un d'entre eux a été accroché sur les grilles de la préfecture d'Ajaccio.