Depuis l'offensive menée sur Tripoli par le maréchal Haftar, la France peine à faire connaître sa position. Emmanuel Macron a reçu en mai le chef du gouvernement d’union nationale, rappelant le soutien indéfectible de Paris à celui-ci malgré le flou.
L'escalade de la guerre civile en Libye a déstabilisé la diplomatie française. Le maréchal Haftar, homme fort de l’est libyen, a lancé le 4 avril une offensive afin de prendre le contrôle de Tripoli, la capitale du pays, sous contrôle du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.
Pourtant le 16 avril, sont descendus dans les rues de Tripoli, vêtus de gilets jaunes, des manifestants critiquant la position de Paris, qu’ils estiment œuvrer en sous-main à la victoire de Khalifa Haftar. Deux jours plus tard, le 18 avril, le ministère de l’Intérieur libyen a accusé, dans un communiqué, le gouvernement français d’apporter son concours au «criminel Haftar».
Rebelote le 20 avril sur la place des Martyrs de Tripoli, où ont fleuri des pancartes sur lesquelles on peut lire «Surpris par la conduite française face à l’attaque de Tripoli», mais également des portraits d’Emmanuel Macron affublés d’une croix rouge et du message «Laissez-nous tranquilles» en arabe et en anglais. «Il faut que les autres pays arrêtent leur ingérence dans les affaires des Libyens, comme la France qui dit publiquement que c'est un pays ami mais soutient en cachette ceux qui attaquent notre ville et nos maisons», assurait alors un des manifestants, Haifa al-Ferjani, 23 ans, à l’AFP.