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Riyad lance un appel de détresse

Taghrib (APT)

1 Jun 2019 - 15:52

Un triple sommet pour faire passer l'Iran pour Israël, à savoir l'ennemi des nations arabes et musulmanes : Presque 4 jours après que l'Iran a proposé un pacte de non agression à Riyad, ce dernier a dépensé des millions de dollars pour accueillir dans la ville sainte de la Mecque, symbole de l'unité inter-islamique, des dirigeants des pays musulmans et tenter de les convaincre qu'il est, lui, ce "brebis innocent" qui est victime du "gros méchant loup iranien". Ainsi à la Mecque, Riyad a accusé l'Iran d'avoir déclenché la guerre au Yémen, d'avoir causé la mort de près de 120 000 civils depuis 2015, tués sous les bombes à sous-munition et au phosphore blanc, d'avoir bloqué les ports yéménites et frappé impitoyablement les réserves de céréales, d'avoir aussi violé la trêve de Hudaydah.


C'est évidemment l'Iran qui a occupé Aden depuis 4 ans tout comme les îles stratégiques du sud, et qui pompe le pétrole de ce pays où 12 millions de personnes souffrent de la famine. C'est sans doute encore l'Iran qui a érigé des bases militaires, des prisons au sud yéménite où mêmes les pro-Hadi sont torturés, violés et démembrés. Tout ceci, c'est la faute des Iraniens, ces "ennemis historiques des Musulmans" contre qui le roi Salmane veut former une coalition de guerre qui devra comprendre en bonne place l'ami de tout temps des Arabes, à savoir "Israël"! Mais à quoi rime ce discours quasi fol du royaume saoudien qui plus est, se paie le luxe de le tenir le jour où des millions de musulmans se manifestent sous l'enseigne du nécessaire combat pour la libération de Qods?

Les observateurs y voient les signes d'une panique. Profondément embourbée au Yémen, quasi abandonnée par les Américain et même les Français qui les appellent désormais à arrêter la sale guerre, l'Arabie lance un appel à la détresse mais au mauvais moment et sous un mauvais prétexte. Cet aveu d'échec a d'ailleurs marqué le discours des généraux saoudiens. Revenant sur ses quatre ans de communication militaire, Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition d’agression saoudo-émiratie, a déclaré, toujours vendredi 31 mai lors d’une conférence de presse, que la guerre du Yémen "avait été imposée à l’Arabie saoudite" et que Riyad n’en voulait pas!   

« Nous avons commencé ce conflit pour faire revenir le gouvernement légal du Yémen au pouvoir et non pas pour détruire la puissance militaire des Houthis », a-t-il prétendu moins d'un mois après la spectaculaire frappe au drone d'Ansarallah contre le secteur pétrolier saoudien et alors que la semaine qui s'achève a été marquée par plusieurs frappes au drone contre l’aéroport de Najran et Asir au sud de l'Arabie saoudite. .

Les observateurs décrivent le méga mensonge d'al-Maliki comme un tournant :  Ansarallah a mis au pas un ennemi farouche et follement armé avec "le peu" qu'il a su acquérir au prix de moult sacrifices. C'est aussi une défaite royale des États-Unis, d'Israël et des alliés otaniens de Riyad.

Au cours des 4 ans de guerre inhumaine contre le Yémen, l'armée et Ansarallah ont mené d'importantes frappes aux drones contre les occupants.

« La guerre au Yémen a été imposée aux pays du golfe [Persique, NDLR]. Personne ne voulait la guerre. L’Arabie saoudite a appelé en 2014 tous les groupes yéménites à s’asseoir à la table du dialogue », a dit le général saoudien qui a oublié trop vite toutes les fois où il a exigé du haut de sa tribune "l'expulsion et l'élimination physique pure et simple des Houthis des villes entières au Yémen". L'effroi s'entendait encore des propos d'al-Maliki quand ce dernier a été forcé de reconnaître que les combattants d’Ansarallah au Yémen sont "le premier groupe paramilitaire dans le monde disposant de drones et de missiles balistiques". Qu'il le mette sur le compte de l'Iran ou pas, cela ne change rien au fond du problème qui est le suivant : Ansarallah a totalement désarmé son ennemi.

Dans un entretien exclusif avec France 24, le président du Comité révolutionnaire du Yémen Mohammed Ali al-Houthi a déclaré, en mars 2018, que les missiles dont disposaient les Yéménites étaient de fabrication russe et coréenne.

Le leader du Mouvement d’Ansarallah au Yémen a réitéré le soutien de son pays à la Palestine face à l'occupation israélienne.

Revenant sur la triple conférence de la Mecque, le secrétaire général du Hezbollah l'a interprété à sa façon. Seyyed Hassan Nasrallah, a déclaré, vendredi 31 mai, que les sommets de ce genre sont loin de protéger le régime saoudien face aux combattants yéménites dont le dévouement le dispute à leur sens de sacrifice.

« Savez-vous ce que demande implicitement le roi Salmane à travers le sommet de La Mecque ?  Il dit en fait: Je vous conjure ! Sauvez-nous de la puissance de feu des Yéménites, de leurs drones qui ont percé le bouclier antimissile saoudien avant d’atteindre leurs cibles pétrolières en Arabie saoudite. Même Trump n’a pas pu nous protéger », a fait remarquer Nasrallah avant d'ajouter : « Le sommet de La Mecque est une réunion pour mendier aide et assistance de la Ligue arabe, la même Ligue que Riyad a fait éclater en mille morceaux », a explique le numéro un du Hezbollah.     

 


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