Le régime sioniste et les Etats-Unis veulent mettre fin à l'aspiration palestinienne
Le voyage de plusieurs diplomates américains dans la région, dont le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, présuppose que les décisions prises lors du sommet de Bahreïn, qui se tiendra à la fin du mois de juin, auront des impacts négatifs pendant plusieurs décennies sur les nations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord et des pays arabes et conduiront à un suicide collectif sur le plan politique, économique et social.
Jared Kushner et ses amis effectuent cette semaine une tournée diplomatique afin de convaincre leurs alliés de se rallier à son plan de règlement du conflit israélo-palestinien et de préparer le terrain pour la conférence à Bahreïn le 25 et 26 juin, où les Américains dévoileront le volet économique de leur plan dit « Deal du siècle », indique Ahmed Mahmoud Saeed dans une note dans le journal Rai al-Youm.
Le principal objectif de ce plan, selon les Palestiniens eux-mêmes, est d’éliminer leur cause nationale.
Pour le moment, seuls les Émirats Arabes unis ont répondu présents à l’invitation. Les responsables palestiniens ne seront pas de la partie. Ils boycottent l’administration américaine depuis la reconnaissance par Washington en décembre 2017 de Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël.
Pour en savoir plus : Israël : Bahreïn joue avec le feu
Ce refus de l’Autorité autonome de la Palestine et l’indécision de nombreux pays donnent à penser que les inquiétudes sont réelles et profondes.
La tournée de la délégation conduite par Jared Kushner devrait s’arrêter en Israël. Il a rencontré le mardi 28 mai le roi du Maroc Mohammed VI, puis le roi Abdallah II de Jordanie le lendemain, avant de se rendre en Israël. Derrière ces trois étapes, un seul objectif : préparer le terrain pour la conférence à Bahreïn les 25 et 26 juin, où les Américains dévoileront le volet économique de leur plan de règlement du conflit israélo-palestinien.
Si le contenu du plan reste secret, plusieurs déclarations évasives de Jared Kushner et de son entourage laissent en entrevoir les grandes lignes.
Jared Kushner a effectué en février 2019 une tournée aux Émirats arabes unis, à Oman, à Bahreïn, au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie, pour parler du volet économique de son plan sans aborder les questions cruciales, à savoir le statut final de Qods, la création d’un État palestinien conformément à la volonté du monde musulman.
Le forum économique de Bahreïn, surnommé « Paix pour la prospérité », qui aura lieu le 25 juin 2019, réunira des chefs de gouvernement, et des représentants de la société civile et du monde des affaires pour « partager des idées, discuter de stratégies et favoriser des investissements économiques potentiels et des initiatives qui seraient possibles grâce à un accord de paix », selon un communiqué de la Maison-Blanche.
L’administration américaine pense pouvoir séduire les Palestiniens en leur promettant des investissements économiques et une alternative à l’État indépendant que les Palestiniens exigent comme condition préalable à tout dialogue de compromis avec Israël.
La solution proposée serait une mise en avant des avantages financiers et économiques, et un délaissement du volet politique. Les Américains promettraient ainsi aux Palestiniens « une vie plus confortable à la condition de renoncer à une grande partie de leurs revendications ».
La difficile relation qu’entretient l’administration Trump avec les Palestiniens ne va pas faciliter la tâche à Jared Kushner. Outre le déménagement de l’ambassade américaine à Qods, le gendre du président est connu pour être proche des milieux conservateurs israéliens, réticents à tous compromis avec les Palestiniens.
Bahreïn prétend qu’en étant l’hôte de la conférence, il pourra protéger les intérêts des Palestiniens.
Par ailleurs, en Jordanie, le roi déploie d’importants efforts diplomatiques pour fédérer un front contre les projets américains au Proche-Orient. Amman s’est rapproché du Hamas, au pouvoir à Gaza, qui défend également le droit au retour des réfugiés palestiniens. Le roi a rétabli des contacts avec le parti des Frères musulmans jordanien pour unir les différences forces du pays dans une alliance pro-palestinienne, et donc implicitement anti-américaine.