Ainsi à La Mecque, Riyad a accusé l’Iran d’avoir déclenché la guerre au Yémen, d’avoir causé la mort de près de 120 000 civils depuis 2015, tués sous les bombes à sous-munitions et au phosphore blanc, d’avoir bloqué les ports yéménites et frappé impitoyablement les réserves de céréales, d’avoir aussi violé la trêve de Hudaydah.
Mais à quoi rime ce discours quasi fou du royaume saoudien qui, qui plus est, se paie le luxe de le tenir le jour où des millions de musulmans manifestent pour le nécessaire combat pour la libération de Qods ?
Les observateurs y voient les signes d’une panique. Profondément embourbée au Yémen, quasi abandonnée par les Américains et même les Français qui les appellent désormais à arrêter leur sale guerre, l’Arabie saoudite lance un appel de détresse, mais au mauvais moment et sous un mauvais prétexte. Cet aveu d’échec a d’ailleurs marqué le discours des généraux saoudiens. Revenant sur ses quatre ans de communication militaire, Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition d’agression saoudo-émiratie, a déclaré, toujours le vendredi 31 mai lors d’une conférence de presse, que la guerre du Yémen « avait été imposée à l’Arabie saoudite » et que Riyad n’en voulait pas !
Les observateurs décrivent le méga-mensonge d’al-Maliki comme un tournant : Ansarallah a mis au pas un ennemi farouche et follement armé avec « le peu » qu’il a su acquérir au prix de moult sacrifices. C’est aussi une défaite royale des États-Unis, d’Israël et des alliés otaniens de Riyad.
Revenant sur la triple conférence de La Mecque, le secrétaire général du Hezbollah l’a interprétée à sa façon. Seyyed Hassan Nasrallah a déclaré, le vendredi 31 mai, que les sommets de ce genre sont loin de protéger le régime saoudien face aux combattants yéménites, dont le dévouement le dispute à leur sens de sacrifice.