« Le coronavirus a fortement affecté l'économie et le processus de mise en œuvre des projets publics », a déclaré al-Jadaan évoquant les mesures drastiques prise par le royaume pour lutter contre la propagation du Covid-19.
« L’Arabie saoudite profitera de sa capacité d'emprunt, qui est encore largement inexploitée, en émettant 60 milliards de dollars de dette, et de prélever 32 milliards de dollars des réserves en devises », a-t- il révélé pour la première fois.
Étant donné que les Saoudiens ont toujours l'habitude de cacher leurs problèmes intérieures, lorsque le ministre saoudien des Finances parle de la nécessité de réduire les dépenses et d'arrêter la mise en œuvre d'importants projets dans le pays, cela témoigne d’une situation économique d'urgence en Arabie saoudite, de l’augmentation du taux de chômage, de la baisse des salaires, de la hausse des prix des services publics et nécessaires tels que l'eau, l'électricité, la santé et l'éducation, de l’imposition des revenus, de l’augmentation de la TVA en vue d’augmenter les recettes publiques et réduire le déficit budgétaire.
L’autre problème auquel sont confrontés les pays riverains du golfe Persique notamment l’Arabie saoudite est la baisse des recettes pétrolières à moins de la moitié et non pétrolières en raison des politiques menées pour combattre la crise du coronavirus. Dans de telles conditions, la bourse de l’Arabie saoudite a plongé de plus de 6,8% par jour. L’institut de cotation Modis a changé la perspective de ce pays de stable à négatif.
En effet, nous devons dire que l’ère de la prospérité économique, des dépenses exorbitantes, des transactions de centaines de milliards de dollars d’armes, du financement des guerres au Yémen, en Syrie et au Liban est révolue.
L’Arabie saoudite a commis deux erreurs: d’abord, en saturant les marchés mondiaux du pétrole avec ses excédents sous l’impulsion des Etats-Unis, dans le but de nuire aux économies iranienne et russe, ce qui a conduit à la baisse du prix du baril de pétrole de 110 à moins de 30 dollars ; et lorsqu’en rejetant la demande russe de réduire les productions pétrolières dans le contexte de la crise sanitaire, elle a déclenché une guerre des prix du pétrole et fait chuté au-dessus de zéro le prix du pétrole en engorgeant les marchés mondiaux avec son pétrole.
L’Arabie saoudite ne semble pas être consciente que cette chute du prix du pétrole fait perdre, que le monde arabe la considère comme une vache laitière. Ses armes et ses revenus les plus importants sont un outil pour gagner l'amitié de certains pays et camoufler ses crimes.
Les actions de l’Arabie saoudite ont encouragé le président américain Donald Trump à menacer, lors de son appel téléphonique avec le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, de retirer ses troupes (3 000 militaires) des bases saoudiennes et de couper son soutien s’il ne mettait pas fin à cette guerre des prix du pétrole dans les plus brefs délais.
La coalition américano-saoudienne est une route à sens unique, de Riyad à Washington, tracée depuis les pétrodollars saoudiens au Trésor américain. Donc, si les dollars saoudiens s’épuisent, cette alliance va définitivement s'effondrer.
Bien que l’Arabie saoudite ait terni son visage en assassinant le journaliste Jamal Khashoggi et le massacre d’une centaine de milliers de yéménites, elle cherche désormais à redorer son blason en procédant à des actes de façade comme l’abolition de la peine de flagellation et l’exécution des personnes âgées de moins de 18 ans.
Mais ces réformes superficielles sont loin de pouvoir remédier à une situation chaotique aussi bien sur la scène interne qu'internationale.
La question est de savoir ce que Riyad donnera à son peuple et quel sort réserve-t-il aux enfants de ce pays, en échange des mesures drastiques que le ministre des Finances a prises.
Les Saoud disaient par le passé au peuple saoudien qu’il assurerait la sécurité, la stabilité et la prospérité en contrepartie de sa loyauté, mais actuellement la situation a complètement changé ; la prospérité économique n’existe plus, la sécurité des Saoudiens est incertaine en raison de six années de guerre dévastatrice au Yémen qui ont attiré les missiles d’Ansarallah au cœur de l’Arabie saoudite.
A présent, nous ignorons quels seront les conseillers des autorités saoudiennes pour les aider à adopter leurs politiques ; mais ce qui est certain c’est que leurs conseillers économiques, politiques et médiatiques ont nui à l’image de l’Arabie saoudite au sein du monde arabo-musulman à fortiori après sa tentative de normaliser ses relations avec le régime sioniste; un acte qui a secoué le plus grand plier du pays qui gère les deux sanctuaires sacrés.