Lundi matin, le porte-parole des forces armées yéménites a déclaré qu'elles avaient pris pour cible la compagnie pétrolière Saudi Aramco dans la ville de Djeddah, en mer Rouge. Le général de brigade Yahya Saree a déclaré que les combattants yéménites ont tiré une fusée "Quds 2" sur une station de distribution d'Aramco.

La nouvelle était encore fraîche lorsque Reuters a rapporté que le Premier ministre du régime israélien Benjamin Netanyahu s'est rendu secrètement en Arabie Saoudite dimanche et y a rencontré Bin Salman et le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.

Pour faire la lumière sur cette affaire, l'expert en énergie et président du groupe de recherche sur l'énergie de Vienne, Fereydoun Barkeshli, nous a fait part de ses réflexions sur l'attaque, ses conséquences et son impact sur le marché international du pétrole.

"Le site de Jedda est considéré comme l'une des installations les plus protégées qu'ARAMCO possède et exploite au cœur du Royaume. Les installations se trouvent à quelque 600 km de la frontière yéménite avec l'Arabie Saoudite", a-t-il déclaré à Mehr news dans une interview.

"Les missiles ont causé un incendie généralisé et les installations endommagées ont été touchées par des tirs vers 20h et 21h30 le 22 novembre", a déclaré l'expert.

"C'est à ce moment que des responsables israéliens et américains de haut niveau se sont réunis à huis clos dans la capitale. Mohammad Bin Salman aurait participé à la réunion, alors que le ministre saoudien des affaires étrangères n'était pas impliqué ni même informé", a-t-il noté.

"Ce qui a le plus surpris les Saoudiens, c'est le timing et la coïncidence exacte des attaques à la roquette avec la session hautement confidentielle", a souligné Berkeshli.

"Cependant, les nouvelles et l'impact des attaques sur la plus grande compagnie pétrolière mondiale, ARAMCO, sur les marchés internationaux du pétrole reste à voir", a-t-il déclaré.

"Le matin, les marchés européens ont été prudents et les prix ont légèrement augmenté. Néanmoins, les hausses de prix du pétrole sont parfois considérables et la surabondance de pétrole reste importante. Nous devons attendre la Bourse de New York en fin d'après-midi, heure de Téhéran", a-t-il ajouté.

Il a poursuivi en disant que "les prix de l'action ARAMCO qui a lancé sa première introduction en bourse en octobre 2019, qui a ouvert à 38,7 dollars par action et a fermé à 37,4 dollars, ont déjà perdu 7 % de leur valeur marchande actuelle".

"Un analyste de marché saoudien a mentionné que l'ARAMC semble avoir eu des problèmes", a-t-il informé.

"Étant donné que la demande de pétrole est déjà dans sa pire forme à cause de la pandémie et que les prix sont encore proches de 40 dollars le baril, les futures réformes économiques ambitieuses de Bin Salman sont éclipsées par une vision fantasque et une diplomatie pétrolière qui ne fonctionne pas simplement".