Amir Saeed Iravani a fait ces remarques lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le thème « La situation au Moyen-Orient » mercredi soir.
Le texte intégral du discours d'Iravani est le suivant :
Monsieur le Président,
Je voudrais tout d'abord exprimer ma sincère gratitude à la Fédération de Russie pour avoir convoqué cette réunion d'urgence.
Je tiens à exprimer ma gratitude à la Chine et à l'Algérie pour avoir demandé cette réunion ainsi qu'aux membres qui ont soutenu la convocation de la réunion.
Nous remercions également la secrétaire générale adjointe, Mme Di Carlo, pour son exposé.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,
Nous demandons cette réunion urgente et nous nous réunissons aujourd’hui au Conseil pour aborder une question d’une importance et d’une urgence graves, qui menace la paix et la sécurité internationales et remet en cause les principes mêmes sur lesquels cette éminente institution a été fondée.
Comme nous l’avons indiqué dans notre lettre d’aujourd’hui, Monsieur le Président, l’assassinat lâche de M. Ismail Haniyeh, chef politique du Mouvement de résistance islamique palestinien (HAMAS), et grand dirigeant de la lutte légitime du peuple palestinien pour l’autodétermination, à la suite d’un acte de terrorisme agressif du régime sioniste d’occupation d’Israël.
M. Haniyeh, qui se trouvait à Téhéran sur invitation officielle du gouvernement de la République islamique d’Iran pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République islamique d’Iran en présence de dirigeants de nombreux pays étrangers, a été pris pour cible, aux côtés de sa compagne, dans sa résidence à Téhéran vers 2 heures du matin, heure locale, le mercredi 31 juillet 2024.
Cet acte terroriste n’est qu’une autre manifestation du terrorisme israélien qui vise depuis des décennies les Palestiniens et les autres partisans et sympathisants de la cause palestinienne dans la région et au-delà.
En plus de ses objectifs terroristes, Israël poursuivait également un objectif politique avec cet acte, visant à perturber le premier jour du nouveau gouvernement de la République islamique d’Iran, qui a donné la priorité au renforcement de la paix et de la stabilité dans la région, ainsi qu’au renforcement de la coopération et de l’engagement constructif avec la communauté internationale.
La République islamique d’Iran condamne dans les termes les plus forts cet horrible acte terroriste, qui constitue une violation très grave du droit international et de la Charte des Nations Unies, ainsi qu’une grave atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationale de l’Iran.
Cet acte de terrorisme agressif, aussi provocateur soit-il, constitue une grave rupture de la paix et de la sécurité et exige une action immédiate et efficace du Conseil de sécurité de l’ONU dans l’exercice de ses responsabilités en vertu de la Charte.
Ce crime n’est pas isolé mais s’inscrit dans un ensemble plus large d’actions et de politiques agressives menées par le régime israélien contre d’autres nations de la région. Quelques heures seulement avant ce crime odieux, ce régime avait mené des attaques terroristes lâches dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, visant des civils et des infrastructures civiles.
Les dirigeants bellicistes de ce régime brutal ont fait preuve d’un mépris total pour les normes et principes fondamentaux du droit international.
Leurs crimes révèlent un manque d’engagement envers la paix et la stabilité dans la région et suggèrent une intention d’escalader le conflit et d’étendre la guerre à toute la région.
La responsabilité des États-Unis, en tant qu’allié stratégique et principal soutien du régime israélien dans la région, ne peut être ignorée dans ce crime horrible.
Cet acte n’aurait pas pu se produire sans l’autorisation et le soutien des services de renseignement américains.
La poursuite des agressions israéliennes menace la paix et la stabilité dans la région.
La communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité des Nations Unies, ne peut rester indifférente à ces crimes odieux et doit prendre des mesures décisives pour remédier à ces violations et demander des comptes aux auteurs.
Monsieur le Président,
Les attaques persistantes et systématiques contre les civils palestiniens à Gaza, caractérisées par un usage disproportionné de la force et un ciblage aveugle, ont entraîné des pertes tragiques en vies humaines, des destructions généralisées et une aggravation des crises humanitaires.
Ces actions, qui visent fréquemment les infrastructures civiles, les zones résidentielles et les installations médicales, non seulement violent le droit international humanitaire mais constituent également des crimes de guerre au sens des Conventions de Genève.
Malheureusement, l’inaction et l’incapacité du Conseil de sécurité ont enhardi ce régime, lui permettant de continuer à commettre des crimes de guerre contre le peuple opprimé de Palestine et des actes d’agression contre d’autres nations de la région.
La République islamique d’Iran a mis en garde à plusieurs reprises contre les graves répercussions que les activités malveillantes du régime d’occupation israélien font peser sur la paix et la sécurité régionales et internationales.
Malgré ces provocations, l’Iran a toujours fait preuve de la plus grande retenue.
Suite à l'attaque terroriste et armée lâche du régime israélien contre nos locaux diplomatiques à Damas, en Syrie, le 1er avril, nous avons rapidement informé le Conseil de sécurité de l'ONU et le Secrétaire général de l'acte international illicite israélien et appelé le Conseil de sécurité à dénoncer résolument cet acte criminel et terroriste injustifié et à prendre les mesures appropriées pour empêcher la répétition de tels crimes et agressions.
Le Conseil de sécurité a malheureusement failli à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales, et un projet de communiqué de presse proposé par la Russie condamnant l'acte atroce israélien a été bloqué par les États-Unis.
Il est pourtant impératif que le régime occupant soit tenu pleinement responsable de ses atrocités.
Ce régime ne doit pas être autorisé à échapper à la responsabilité de ses violations et aux conséquences qui en découlent.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
Depuis près de dix mois, certains pays, notamment les États-Unis, ont exonéré Israël de toute responsabilité dans le massacre de Gaza et les activités malveillantes dans la région.
Ces pays ont non seulement nié le droit naturel des groupes de résistance palestiniens à se défendre contre les atrocités israéliennes, mais ont également justifié sans vergogne le massacre et le génocide israéliens contre le peuple palestinien sans défense sous prétexte de légitime défense d’Israël.
Les États-Unis et ses alliés ont tenté de manière cynique de justifier et de dissimuler les atrocités commises par le régime israélien contre le peuple palestinien par des interprétations arbitraires et trompeuses du concept de légitime défense.
Malheureusement, les États-Unis ont une fois de plus choisi de fermer les yeux sur la réalité et de négliger les causes profondes de la situation actuelle.
Les groupes de résistance palestiniens comme le Hamas et d’autres groupes de résistance dans la région ne sont pas des terroristes. Ce sont des groupes légitimes en vertu du droit international et ils ont été créés pour lutter contre les occupations et les agressions.
Aujourd’hui, lors de cette réunion, dans une démonstration d’hypocrisie, les États-Unis ont faussement accusé l’Iran sans reconnaître leur échec, en tant que membres permanents, à respecter leurs engagements internationaux en faveur de la paix et de la sécurité dans la région.
Monsieur le Président,
Le Conseil de sécurité doit condamner sans équivoque Israël pour cet horrible acte terroriste, qui constitue une violation très grave du droit international et de la Charte des Nations Unies, ainsi qu’une atteinte grave à la souveraineté et à la sécurité nationale de l’Iran.
Cette condamnation doit être ferme et claire, et refléter le rejet par la communauté internationale de telles violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.
En outre, le Conseil de sécurité doit prendre des mesures immédiates pour tenir Israël responsable de ces actes d’agression. Cela comprend l’imposition de sanctions et d’autres mesures nécessaires pour empêcher de nouvelles violations et pour signaler que les activités malveillantes d’Israël ne seront pas tolérées par la communauté internationale.
Le Conseil doit également exiger qu’Israël cesse immédiatement toutes les actions agressives contre les territoires palestiniens et les autres nations de la région.
Cette demande doit être accompagnée d’un appel à la fin de l’occupation des territoires palestiniens, du territoire du Liban et du Golan occupé par la Syrie, conformément au droit international et aux principes des Nations Unies.
Et enfin, la République islamique d’Iran se réserve le droit inhérent à la légitime défense, conformément au droit international, pour répondre de manière décisive à cet acte terroriste et criminel lorsqu’elle le juge nécessaire et approprié.
La République islamique d’Iran réaffirme son engagement à respecter le droit international et les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Nous pensons que la paix et la stabilité dans la région ne peuvent être obtenues que par le respect de ces principes.