Au lendemain de la réquisition du parquet du Caire qui a demandé la peine capitale pour l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, accusé d'être responsable du meurtre de manifestants lors de la révolte qui l'a chassé du pouvoir début 2011, les réactions en Egypte sont partagées. Certains Egyptiens redoutent un procès sans fin.
Les réactions ont été très nombreuses. Audiovisuel, presse, médias sociaux ont commenté le procès. Il y a ceux qui applaudissent le réquisitoire du procureur, et notamment sa dénonciation de la « tyrannie » de l'ancien président.
Mais beaucoup ont des doutes. Ils en veulent pour preuve le refus de coopérer du ministère de l'Intérieur et des services de la sécurité nationale, de l'aveu même du procureur.
Des experts du barreau estiment que le procureur n'a pas récolté de solides preuves matérielles. Certains vont jusqu'à estimer que la dureté du réquisitoire n'est que de la poudre aux yeux, destinée à entraîner l'opinion dans un feuilleton sans fin. Quant aux proches des victimes, ils trouvent que le processus est trop long et inadapté. Ils réclament un tribunal révolutionnaire pour juger politiquement l'ex-raïs.
Un seul verdict est acceptable à leurs yeux : la pendaison. Dans le cas contraire, ils menacent de descendre dans la rue. « C'est la rue qui l'a dégagé, c'est la rue qui le pendra », clamait le père d'une victime à la porte du tribunal, une corde avec un noeud coulant à la main.
Les plus ardents partisans de cette peine capitale vont tout de même devoir patienter, le procès n'est pas encore fini. Lundi, auront lieu les plaidoiries des avocats des parties civiles, puis les plaidoiries de la défense de l'ancien président et des dix autres accusés. Ensuite, le procès sera reporté pour que les magistrats étudient l'affaire et délibèrent. Il faudra donc un bon mois avant la prononciation du verdict.
Mais cela ne sera que la fin de la première phase puisque les condamnés peuvent interjeter appel puis se pourvoir en cassation. Si la procédure est respectée, il y en a au moins pour un an encore. Un processus au terme duquel il reste le droit de grâce présidentiel, actuellement entre les mains du Conseil suprême des forces armées.
* Les opinions exprimées n'engagent que l'auteur