Il va sans dire que la percée politique du Hamas en 2006 et les nombreuses tentatives pour l’isoler, le détruire vont marquer les nouveaux partis islamiques dans certains pays arabes
Ismaël Haniyeh, le Hamas et les Frères Musulmans
Agence de presse TAGHRIB (APT)
www.oumma.com , 17 Jan 2012 - 11:29
Il va sans dire que la percée politique du Hamas en 2006 et les nombreuses tentatives pour l’isoler, le détruire vont marquer les nouveaux partis islamiques dans certains pays arabes
Il est intéressant de savoir que la première visite officielle, hors de Gaza, du Premier ministre Haniyeh a été pour les Frères Musulmans, dans leur quartier général de Moqattam au Caire, avec lesquels il a partagé son message de résistance à l’occupation israélienne, d’unité nationale avec le Fatah et de solidarité avec les pays musulmans avant de poursuivre sa tournée.
Il va sans dire que la percée politique du Hamas en 2006 et les nombreuses tentatives pour l’isoler, le détruire vont marquer les nouveaux partis islamiques dans certains pays arabes. Sa capacité à survivre a inévitablement été enregistrée par les nouveaux politiciens musulmans en Egypte et ailleurs d’autant que les premiers fruits de la révolution égyptienne ont été récoltés par les partis musulmans. Hamas fait prudemment son chemin. Hamas est, a commenté Haniyeh, au Caire, « un mouvement djihadiste des Frères musulmans avec un visage palestinien ». (…)
Hassan al-Banna et la libération de la Palestine
Un regard rapide sur les racines du mouvement des Frères Musulmans en Palestine montre que le commentaire d’Haniyeh est à peine exagéré. Dès la création du mouvement à Ismailiyya en Egypte en 1928 par, entre autres, Hassan al Banna, il a vite trouvé en Palestine un écho pour rallier autour de l’unité tous les musulmans de la région. Le premier lien a été tissé en Palestine par Abd al-Rahman al-Banna, le frère du fondateur, en visite en Palestine, avec sa rencontre avec le mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini.
Le mouvement devint visible au cours de la révolte de 1936 lorsqu’il fit connaître au reste du monde arabe le message de la Palestine sur un mode islamique : la cause palestinienne devint immédiatement sa mission centrale et sa vocation, avec à la tête du Comité général central pour l’Aide à la Palestine, Hassan al-Banna lui-même.
Plus tard, en avril 1948, quand la plupart des gouvernements arabes tarda à prendre la défense de la Palestine, le mouvement déploya trois bataillons de volontaires. Le nombre de ces volontaires, au cours de la guerre et ensuite sous la Nakba, varie, mais Hassan al-Banna, lui-même, notait, en mars 1948, qu’il y en avait 1500.
Les relations entre les Frères Musulmans et la Palestine eurent des hauts et des bas mais elles ne furent jamais totalement rompues, même avant la création officielle du Hamas en 1987. Le mouvement fonctionnait sous des étiquettes différentes, mais toujours en liaison avec le mouvement en Egypte.
La rencontre entre Haniyeh et Badie au Caire doit être lue dans ce contexte historique car elle représente une réunion triomphale et une possible coordination ouverte qui redonnera vigueur à la branche palestinienne du mouvement et fournira au Hamas des moyens de pression accrus après des années d’isolement et en dépit des troubles politiques dans la région. (…)
Par Ramzy Baroud, journaliste international, est le directeur du site PalestineChronicle.com
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