Le projet d'une grande mosquée turco-arabe à Metz, appuyé par la municipalité socialiste, avance doucement mais surement. La future mosquée, qui sera gérée par l’UACM (Union des Associations Cultuelles et Culturelles des Musulmans de Metz), devrait regrouper toutes les sensibilités, aujourd’hui dispersées dans cinq lieux de culte exigües dans la ville.
La mairie négocie actuellement l’acquisition d’un terrain qui sera mis à disposition des musulmans sous la forme d’un bail emphytéotique. Le terrain choisi, qui se trouve à proximité d’un lycée, est détenu par une congrégation religieuse catholique.
Sans surprise, le projet de mosquée provoque la fureur du Front National. Dans un communiqué commun, Françoise Grolet et Thierry Gourlot, conseiller régionaux de Lorraine dénoncent le financement de la grande mosquée de Metz « par les contribuables messins en violation de la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des églises et de l’Etat et du Concordat de 1802 maintenu en Alsace-Moselle » qui, selon le FN, « ne s’applique pas à l’islam ».
Le parti présidé par Marine Le Pen, qui accuse les socialistes de travailler pour les musulmans, « demande au maire de Metz de consulter les Messins par la voie d’un référendum afin qu’ils disent oui ou non à l’installation d’une "mosquée-cathédrale" en terre messine » et déclare qu'elle s’opposera « par tous les moyens légaux à cette construction communautariste avec les impôts des Messins ».
Le FN a pourtant tort : la construction de la mosquée sera entièrement à la charge des musulmans, actuellement à la recherche de fonds. L'UACM compte ainsi sur la générosité de ses fidèles pour bâtir un lieu de culte digne.