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Les sanctions contre l’Iran affectent les affaires au Royaume-Uni

Agnece de presse TAGHRIB (APT)

19 Feb 2012 - 11:23

Selon Lord Lamont, ancien chancelier de l'Échiquier, l’imposition des sanctions économiques à l'Iran ne servira à rien :
« Je puis seulement dire que nous nous tirons une balle dans le pied avec cette approche... ces sanctions ne feront pas fléchir l'Iran. »



Lord Lamont – chancelier du gouvernement de John Major dans les années 90 – affirme que les entreprises britanniques sont aussi touchées et sont victimes de leurs rivales asiatiques.

Les chiffres compilés par les entreprises exportatrices vers l'Iran montrent que le commerce direct a chuté d'un peu moins de 500 millions de livres sterling en 2008 à environ 170 millions de livres sterling en 2011.

Il y a aussi des restrictions d’affaires entre les banques britanniques et les banques iraniennes et l’interdiction de commercer avec les compagnies iraniennes opérant dans le transport et l'énergie.

Les sanctions contre l'Iran ont été renforcées depuis 2005. La toute dernière série de sanctions date de janvier, avec l’instauration par les ministres de l'Union européenne de l’interdiction d'importer en Europe du pétrole brut iranien.

Lord Lamont est président de la Chambre de commerce anglo-iranienne, un groupe commercial basé au Royaume-Uni.

« Ce n'est pas chose la plus aisée, mais penser à des solutions de rechange serait beaucoup mieux que ça. »

L'ancien chancelier soutient que les sanctions ont des effets contraires :
« L'effet des sanctions est de frapper le secteur privé de l’Iran, de pousser les entreprises à la faillite.
Je ne suis pas sûr que cela aura l'effet escompté.
Cela pourra-t-il produire un changement de régime ? C'est possible mais, à mon avis, il est tout aussi probable que cela permettra au régime de se renforcer. »

Une enquête de l’émission radiophonique File on 4 de la BBC, montre que les sanctions touchent aussi des entreprises du Royaume-Uni, parmi lesquelles beaucoup ont toujours le droit de commercer, car les biens et services qu'elles fournissent tombent en dehors des interdictions.

Mais les aspects pratiques de la réalisation des affaires rendent le commerce presque impossible.

La BBC a parlé au propriétaire d'une compagnie de produits chimiques du nord-ouest de l'Angleterre, qui fabrique un ingrédient de remèdes pour l’indigestion.

Cette compagnie exporte ses produits chimiques en Iran depuis ۲۵ ans, mais elle a maintenant décidé de suspendre ce commerce.

Le propriétaire, qui ne veut pas que sa compagnie soit identifiée, dit que les restrictions imposées aux banques lui rendent difficile d’obtenir le paiement de ses produits.

« C'est très révoltant car il s’agit de produits totalement inoffensifs, » dit-il.

« Hier, j'ai reçu des informations provenant de contacts commerciaux en Iran, selon qui des fabricants indiens et chinois se préparent à nous remplacer, et c'est très grave après 25 ans de vente de ces produits dans ce pays. »

Lord Lamont dit que les sanctions ne sont pas des mesures à sens unique : elles affectent des entreprises du Royaume-Uni.

« Le problème avec les sanctions, c’est que nous pensons leur imposer un châtiment, mais nous nous faisons aussi des torts en matière de perte d'emploi, de perte de production et, dans certains cas, de faillite des entreprises impliquées, » a-t-il expliqué.

Selon Lord Lamont, comme le commerce entre la Grande-Bretagne et l'Iran a diminué, le commerce entre les entreprises asiatiques et iraniennes a augmenté.

Alistair Burt, ministre des Affaires étrangères, admet que les sanctions peuvent avoir un impact sur le Royaume-Uni, mais elles doivent être considérées à la lumière de ce qu'ils tentent d'obtenir.
par tehrantimes.com


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