« Il est difficile de regarder ce qu'il fait en Ukraine, ce que font ses forces en Ukraine, et de penser que n'importe quel individu moral et éthique pourrait justifier cela », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, en avril 2022, lorsque parler de la « dépravation » de Poutine en Ukraine.

Il semblait visiblement ému par la perte de vies civiles lors de l’invasion du pays par Moscou. "Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer que n'importe quel dirigeant mûr et réfléchi ferait cela", a-t-il ajouté tout en luttant pour contenir ses émotions et en faisant une pause dramatique, l'air accablé par le chagrin causé par les actions de la Russie.

Cependant, plus d’un an plus tard, lorsqu’il discutait de la mort cruelle d’enfants palestiniens aux mains d’Israël, Kirby semblait être devenu complètement insensible à cette immense tragédie. « Des civils innocents vont être blessés à l’avenir », a-t-il fait remarquer, suggérant un changement par rapport à son attitude auparavant compatissante et triste. Il semblait ne plus être touché par les scènes pénibles des enfants au milieu des décombres, ni par la vue de leurs corps calcinés et mutilés sur le sol des hôpitaux.

Ce changement d’attitude perceptible est également évident dans la rhétorique des dirigeants occidentaux, qui ont dépeint Poutine comme un dirigeant « psychopathe » et « narcissique » aux ambitions impérialistes pour sa guerre contre l’Ukraine, un homme qui a terni à jamais son héritage en tuant des Civils ukrainiens et detruisant leurs maisons.

Selon les chiffres publiés par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, entre février 2022 et septembre 2023, le conflit russo-ukrainien a fait environ 9 600 victimes civiles, dont 544 enfants qui ont perdu la vie au cours des 563 jours de guerre. Le bilan de la guerre menée par Israël contre Gaza a eu des conséquences encore plus catastrophiques. En seulement un mois de conflit, les sionistes ont coûté la vie à 10 812 civils palestiniens, dont 4 412 enfants. Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a méticuleusement documenté les victimes, publiant des listes qui correspondent aux noms des morts avec leurs numéros d'identification gouvernementaux.

En voyant comment les dirigeants occidentaux ont réagi à l’offensive du président russe en Ukraine et comment ils sont apparus devant les caméras, l’air dévastés par la perte de vies civiles, on s’attend à assister à une réponse similaire aux attaques bien plus meurtrières de Benjamin Netanyahu contre Gaza. Mais au lieu de recevoir un diagnostic sur son état mental ou d’être qualifié de criminel de guerre, le Premier ministre israélien a été chaleureusement accueilli par les dirigeants occidentaux qui s’étaient rendus dans les territoires occupés pour exprimer leur soutien sans faille au régime.

Les médias occidentaux ont également reflété sans scrupules la rhétorique des dirigeants américains et européens. Alors que Poutine a été vilipendé comme un criminel de guerre assoiffé de sang, Netanyahu est salué comme un dirigeant aguerri qui, à travers ses massacres incessants de civils, tente simplement de défendre la démocratie et la liberté.

Dix jours seulement après son invasion de l’Ukraine, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde. Il existe actuellement 14 081 sanctions contre des personnes et entités russes. Même si ce sont sans aucun doute les citoyens russes qui sont les plus touchés par ces sanctions, l’Occident se plaît à affirmer que ses 11 paquets d’embargo visent à affaiblir la capacité du Kremlin à financer la guerre.

La réponse de l’Occident au génocide et à la dislocation des habitants de Gaza et à la tentative d’Israël d’effacer les Palestiniens de l’histoire a, comme vous l’aurez deviné, été très différente. Non seulement Israël n’a été frappé par aucune sorte de sanctions pour ses crimes de guerre évidents à Gaza, mais il a reçu des munitions et des bombes occidentales nécessaires pour mener à bien ces attaques odieuses. La Chambre des représentants des États-Unis a adopté un plan prévoyant une aide militaire de 14,5 milliards de dollars à Israël. Les États-Unis, en tant que parrain éternel d’Israël, ont également risqué une autre guerre mondiale en menaçant les voisins d’Israël et en déployant des marines et des engins nucléaires dans le golfe Persique et en Méditerranée.

Mais si l’on y regarde de plus près, on peut également déceler certaines similitudes entre ces deux conflits.

Dans les deux conflits, la conduite de Washington est trompeuse et troublante. Il s’oppose avec véhémence à la recherche de la paix et du cessez-le-feu, entraînant la perte de vies innocentes et la destruction d’infrastructures essentielles, notamment des installations industrielles, de santé et résidentielles. Ce mépris total pour les victimes découle d’une stratégie calculée : affaiblir ses adversaires, même au prix de vies civiles et de troubles sociétaux massifs.

Dans le contexte du conflit ukrainien, la volonté américaine d’affaiblir la Russie se traduit par le sacrifice de vies ukrainiennes et la dévastation des structures économiques, industrielles et sanitaires du pays. De même, dans le conflit de Gaza, la volonté américaine de miner ses adversaires d’Asie occidentale, notamment le Hamas, le Hezbollah et leurs partisans comme l’Iran, entraîne la mort de non-combattants et la destruction d’infrastructures résidentielles et de soins de santé essentielles dans la bande de Gaza. En fin de compte, les États-Unis apparaissent comme les véritables bénéficiaires des deux conflits, cherchant à diminuer leurs adversaires et à renforcer leurs intérêts stratégiques. Les États-Unis sont déterminés à répondre à leurs intérêts et n’hésitent pas à utiliser n’importe quelle tactique ; même si cela signifie qu’elle doit verser le sang d’innombrables civils innocents. Rappelez-vous que les Américains ont tué un million de personnes en Irak, et ce, sans sourciller.