Quelle leçon l’espion égyptien nous réserve-t-il ?

Cinquante années se sont écoulées depuis l’émergence de ce récit. Et révéler cette histoire ne profitera pas à l’Égypte et ne compensera pas le pays pour les pertes qu’il a alors subies.

L’attentat terroriste de Kerman, qui a coûté la vie à 84 innocents, présente des parallèles frappants avec l’affaire Marwan. Daech, le groupe qui a revendiqué la responsabilité de l'attaque, aurait été créé et financé, au moins en partie, par des agences d'espionnage occidentales.

Selon l’ancien président américain Donald Trump, Daech a été créé et financé par l’Amérique.

Contrairement à la perception du public selon laquelle Daech est une organisation fanatiquement religieuse, les actions du groupe contredisent souvent ce récit.

Pendant la guerre civile syrienne, Daech s’est abstenu d’attaquer les territoires palestiniens occupés par Israël, malgré sa proximité avec la frontière. Même face au massacre dévastateur de Palestiniens mené par Israël et qui a jusqu’à présent coûté la vie à 22 000 Palestiniens, Daech n’a pas réussi à diriger sa violence vers les forces américaines ou israéliennes.

Il faut reconnaître qu’il est irréaliste d’attendre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il porte personnellement un gilet explosif pour convaincre la population de l’implication des agences d’espionnage occidentales dans les activités de groupes extrémistes. Tout comme les Égyptiens ont dû attendre patiemment la divulgation d’informations pendant un demi-siècle, les autres devraient faire de même.

La responsabilité primordiale de chaque individu est de condamner sans équivoque ces crimes odieux par divers moyens. Au fil du temps, l'histoire dévoilera le récit des coulisses des responsables de ces crimes, à l'instar de la révélation de l'histoire d'Achraf Marwan.

Même s’il faudra peut-être des décennies avant que la pleine vérité émerge, la conscience collective des peuples d’Asie occidentale a évolué bien au-delà de l’ère d’Achraf Marwan.