Lors de la dernière réunion du conseil de sécurité pour la résolution syrienne, des décisions ont été prises. Alors qu’aucune d’elle ne faisait référence à la démission du président syrien ou son retrait et à la formation d’un gouvernement provisoire, la ligue arabe a pris l’initiative de jouer le rôle du conseil de sécurité – en majorité sous la tutelle arabo-occidentale – et de prendre des décisions concernant le départ du président Bashar al-Assad.
Aprés le double veto russo-chinois et le blocage des résolutions imposant le départ d’al-Assad et l’ingérence extérieur, les arabes frustrés se sont réunis d’urgence dimanche 22 juillet pour demander le départ du président syrien et la formation immédiate d’un gouvernement provisoire.
Cette proposition n’est pas récente, samedi, le ministère français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé à la formation rapide d’un gouvernement provisoire.
Cette étape fomente les résolutions du conseil national, et constitue un soulèvement contre le plan de l’émissaire Kofi Annan et un encouragement ouvert aux rebelles a augmenté les tensions.
Les réunions arabes à Doha
Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, le Premier ministre du Qatar, a appelé dimanche, lors de la première réunion des ministres arabes, à la modification de la tâche de l'émissaire international Kofi Annan en Syrie, pour qu’elle se concentre sur le transfert du pouvoir dans ce pays. Appelant à la démission du président syrien Bachar al-Assad, en échange de lui assurer un départ « sans danger pour lui et sa famille ».
Le Conseil des ministres de la Ligue arabe ont lancé un appel, lundi à Doha, au président syrien Bachar al-Assad "à démissionner du pouvoir" ajoutant que la Ligue arabe assurera son départ en toute sécurité ainsi que sa famille.
Le texte de la résolution des ministres arabes a également appelé à la formation immédiate d’un gouvernement de transition, joignant tous les pouvoirs et les forces de l'opposition internes et externes y compris les rebelles de la soi-disant « armée syrienne libre », et ce qu'il appelait «l'autorité nationale de facto,» prétendant que cela « facilitera la transition pacifique du pouvoir ».
La décision du Conseil ministériel comprend également « un appel à la modification du mandat de l’émissaire de l'ONU Kofi Annan, pour qu’il soit en conformité avec le contenu de la résolution arabe et donc d’œuvrer sur le départ du président al-Assad et le transfert du pouvoir ».
Les partis arabes ont également demandé au président du Comité ministériel pour la Syrie, le Premier ministre qatari, Cheikh Hamad bin Jassem Al Thani, et le secrétaire général de l'Organisation de la ligue arabe Nabil el-Arabi, de visiter Moscou et Pékin pour discuter du contenu de cette décision arabe avec les responsables des deux pays qui ont utilisé récemment leur droit du véto pour bloquer la dernière résolution condamnant la Syrie et imposant des sanctions.
Les ministres des Affaires étrangères arabes ont chargé les ambassadeurs des pays arabe au conseil de sécurité à New York, d’appeler l'Assemblée générale des Nations Unies à une réunion d'urgence pour émettre des recommandations et prendre les mesures nécessaires, concernant « la mise en place de zones de sécurité sur le territoire syrien pour assurer la protection des citoyens et l’arrivée des aides humanitaires» et de «couper toutes les formes de relations avec le régime syrien » .
Cette résolution arabe a été publiée à l'issue des deux réunions la première celle du Comité ministériel arabe pour la Syrie, la deuxième celle du Conseil ministériel arabe à Doha.
Les réunions de la Ligue arabe se sont tenues alors que de fortes confrontations se déroulent dans de nombreuses villes syriennes entre l’armée syrienne appuyée par le gouvernement et le peuple et les terroristes de la soi-disant « armée syrienne libre », appuyée par les pays arabes et occidentaux, ces terroristes qui continuent à semer la terreurs dans les villes syriennes, sont persécutés par l’armée syrienne qui a réussi dimanche à reprendre le contrôle de plusieurs quartiers attaqués par les terroristes.
La position française
La France joue également hors champ, vu que le ministre français Laurent Fabius ne fait que réfuter les décisions prises au sein du conseil, encourageant les terroristes de l’opposition armée à poursuivre leurs actes et à se révolter contre leurs propres institutions.
« La France souhaite la formation rapide d’un gouvernement provisoire qui devra être représentatif de la diversité de la société syrienne», a déclaré samedi le ministère français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
« L’heure est venue pour l’opposition de se mettre en ordre de marche afin de prendre les commandes du pays », ajoute M. Fabius dans une déclaration.
Il se dit prêt à organiser à Paris une réunion ministérielle en vue de consolider les efforts des pays arabes dans « la construction de la Syrie de demain ».
D’autre part, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, a déclaré que « la France s'apprête à octroyer davantage d'aide aux rebelles pour faciliter la transition ». Ajoutant que « La seule solution à la crise est la passation du pouvoir et il nous incombe d'aider plus que jamais les rebelles syriens ».
L'UE renforce ses sanctions
Dans un contexte lié aux pressions continues contre le gouvernent et le peuple syrien, l’Union européenne a décidé lundi de renforcer ses sanctions contre la Syrie afin d'augmenter la pression contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, a annoncé une source diplomatique.
Un accord a été trouvé au début d'une réunion des ministres des affaires étrangères de l'UE à Bruxelles pour ajouter 26 personnes et trois nouvelles entités à la liste noire de l'UE. L'accord doit encore être officiellement entériné par les ministres.
La position Syrienne
A propos de la déclaration publiée par la réunion du comité ministériel arabe à Doha sur la modification de la mission de Kofi Annan et le transfert pacifique du pouvoir, Le porte parole du ministère des affaires étrangères et des expatriés Jihad al-Maqdissi a précisé qu'un tel changement n'est pas dans la main des ministres arabes mais c'est ce qu'ils souhaitent depuis longtemps, décrivant leur proposition d' "hypocrisie politique". Al-Maqdissi a ajouté que l'appel au transfert du pouvoir constitue une intervention flagrante dans les affaires intérieures d'un Etat souverains comme la Syrie qui est un pays fondateur de la Ligue arabe. "Le peuple syrien est le maître de l'avenir de son pays", a-t-il affirmé.
Il a souligné que si les pays arabes réunis à Doha, sont sincères quant à l'arrêt de l'effusion de sang syrien, ils auraient stoppé toutes les incitations médiatiques méthodiques, et l'armement des terroristes.