Près de 1600 prisonniers palestiniens se sont engagés à participer à une grève de la faim ce mardi 17 avril pour commémorer La journée des détenus palestiniens, ce qui représenterait la plus grand grève de la faim à durée illimitée de toute l’histoire des prisonniers palestiniens.
Les analystes internationaux ont comparé ces grèves dans les prisons israéliennes - qui ont commencé en décembre avec Khader Adnan - avec la grève de la faim des prisonniers politiques irlandais à la fin des années 1970, au cours desquelles Bobby Sands et d’autres se sont laissés mourir de faim en protestation contre l’occupation britannique en Irlande du Nord.
L’organisation de soutien aux prisonniers palestiniens a annoncé ce samedi qu’il y avait en ce moment huit détenus palestiniens en grève de la faim pour une durée illimitée, et que quatre d’entre eux ont été hospitalisés et vont être nourris de force fluides par voie intraveineuse.
Les grévistes de la faim protestent contre la politique de l’entité sioniste consistant à emprisonner des Palestiniens sans accusation ni procès, parfois durant des années, en vertu d’une politique dite de « détention administrative ». Ces grévistes vont sur les pas de Khader Adnan, qui a suivi une grève de la faim de 67 jours, interrompu après qu’un accord avec les autorités d’occupation trouvant sa liberté, et de Hana Shalabi, qui a été expulsée vers la bande de Gaza le premier Avril dernier après une grève de la faim de 43 jours.
Les autorités de l’entité sioniste veulent alimenter de forces ces détenus afin d’étouffer l’affaire et de diminuer l’influence de ces grévistes sur l’opinion public mondial apparemment encore assourdit.
Il est à noter que la grève de la faim est une forme extrême de liberté d’expression et d’existence. Le détenu gréviste de la faim, devient "détenu - patient", et fait reposer la légitimité de son action sur le droit de disposer de son corps comme il l’entend, protégé par les lois internationaux il est interdit d’obliger un détenu-patient de s’alimenter de force.
Par ailleurs, près de 300 Palestiniens sont actuellement détenus en détention administrative, dont une vingtaine de députés, et plus de 1200 palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l'année. Selon Solidarity international, une ONG de défense des droits de l'homme qui publie ce chiffre, l'arrestation de palestiniens est devenue un phénomène journalier. Tous les jours entre 10 à 15 palestiniens résidant en Cisjordanie sont arrêtés. Les femmes et les enfants sont également appréhendés. Depuis le début de l'année 160 enfants et adolescents ont été emprisonnés.
En Cisjordanie sous occupation, l’armée sioniste est autorisée à émettre des ordonnances de détention administrative à l’encontre des civils palestiniens sur la base de l’ordonnance militaire 1651 (art. 285). Cet ordre autorise les commandants militaires à détenir un individu pour une période pouvant aller jusqu’à de six mois et renouvelable indéfiniment s’ils ont « des motifs raisonnables de présumer que la sécurité de la zone ou la sécurité publique exigent la détention ». Juste avant la date d’expiration de cet ordre de détention, l’ordonnance est le plus souvent renouvelée.