Date de publication24 Feb 2013 - 11:58
Code d'article : 124263

Ghannouchi: "la France est le pays qui comprend le moins les Tunisiens"

Agence de presse TAGHRIB (APT)
La France est "le pays qui comprend le moins l'islam et les Tunisiens", et ces derniers se sont sentis "insultés" par les propos du ministre de l'Intérieur Manuel Valls évoquant "un fascime islamique", a déclaré le chef du parti islamiste tunisien Ennahda.
Ghannouchi: "la France est le pays qui comprend le moins les Tunisiens"

"La relation entre la Tunisie et la France est complexe. La France est un pays si proche de nous. Malgré cela, la France est le pays qui comprend le moins l'islam et les Tunisiens", a déclaré Rached Ghannouchi dans un entretien au Journal du Dimanche.

Au lendemain de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, tué par balles le 6 février à Tunis, M. Valls avait mis en garde contre la montée d'un "fascisme islamique" dans les pays du Printemps arabe, Libye, Tunisie et Egypte.

"Ennahda, les Frères musulmans, Al-Qaïda: Manuel Valls a mis tout le monde dans le même sac et, ce faisant, a montré qu'il ne comprenait rien à l'islam. À l'inverse, les Allemands, les Britanniques, les Américains y parviennent et savent que l'islam n'est pas uniforme et comporte des radicaux, des modérés, et que nous sommes à la tête des composantes modérées", a déclaré M. Ghannouchi.

Le soutien français au régime mourant de Zine El Abidine Ben Ali début 2011 a laissé une certaine rancoeur en Tunisie, et les propos de M. Valls avaient suscité l'indignation des partisans d'Ennahda, illustrée par le slogan "France dégage" lors de dernières manifestations pro-islamistes.

M. Ghannouchi a par ailleurs estimé que le nouveau chef du gouvernement tunisien, Ali Larayedh, était un "militant connu pour sa modération et ses bonnes relations avec toutes les composantes de la classe politique".

"Je pense que la Tunisie est entrée depuis vendredi dans une nouvelle ère pour la réalisation des objectifs de la révolution", a-t-il assuré.

"Nous prévoyons pour cette année la rédaction d'une nouvelle loi électorale, d'une nouvelle Constitution, l'élection d'une nouvelle Assemblée, d'un nouveau président. Il se peut que les élections se tiennent à l'automne prochain", a-t-il dit.

https://taghribnews.com/vdcce0qs12bqii8.cla2.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code