Date de publication18 May 2017 - 14:14
Code d'article : 268498

Sur le front de Mossoul, les civils partent

Taghrib (APT)
Dans les rues défoncées de Mossoul-Ouest, le humvee noir des troupes d'élite irakiennes slalome entre les trous d'obus et les carcasses de voitures. Il s'arrête, laisse passer un groupe d'habitants qui fuit les extrémistes.
Sur le front de Mossoul, les civils partent
Les forces du service du contre-terrorisme (CTS) gagnent la ligne de front à Al-Rifaï, un des derniers quartiers avant la vieille ville où ont été acculés les combattants de l'organisation ultraradicale Daech et où se déroulera la bataille finale.

Un remblai barre presque toute la largeur de la rue. "Attention, c'est miné ! Passez par le côté !" hurle, du haut de sa tourelle de mitrailleuse, un soldat aux civils qui se pressent, cabas en plastique pleins à craquer, enfants dans les bras ou poussant péniblement dans les gravats une personne âgée en fauteuil roulant.

En passant devant le blindé, leur épuisement laisse place à un sourire: ils saluent et remercient les soldats, leur adressent un V de la victoire.

Certains insurgés fuient en se fondant parmi les civils et les forces irakiennes redoutent un attentat suicide dans ce flot incessant et incontrôlable.

"Hier, une femme a laissé un sac plastique dans la rue en passant. Quand on l'a fouillé, on a trouvé des vêtements de Daech, un pistolet et un couteau. Ce n'était peut-être pas une femme...", raconte un soldat Irakien.


Près de 500.000 habitants ont quitté leurs maisons depuis le début en février de l'assaut pour reprendre l'ouest de Mossoul, dernier grand fief de Daech en Irak. Une reprise de cette partie permettra au pouvoir de reconquérir la totalité de la deuxième ville du pays tombée en juin 2014 aux mains de Daech.

- 'Je te rappelle plus tard' -
Quelques pâtés de maison plus loin, l'offensive du jour se prépare. Solidement harnachés, les "hommes en noir" du CTS sortent caisses de munitions, mitrailleuses lourdes et lance-roquettes puis s'alignent le long d'un mur.

Ils ne savent pas combien d'insurgés ils rencontreront. Seuls les obus de mortier qui tombent sur les maisons autour trahissent une présence ennemie.

Un premier groupe s'élance, pénètre dans l'enceinte d'une maison par un trou creusé dans le mur, une technique utilisée par les combattants des deux camps pour pouvoir évoluer à couvert.

Les militaires en première ligne n'entrent pas dans les maisons, souvent piégées par les insurgés. Ils se contentent de prendre la position. Une fois l'enceinte sécurisée, un groupe les rejoint. La progression se fait à pied, maison par maison, rue par rue. Chaque groupe attend le "go" du groupe qui précède.

Plus aucun trou entre maisons mitoyennes. Il faut traverser une rue, possiblement sous le feu des snipers. Dans l'attente du signal des camarades de l'autre côté de la rue, certains blaguent à voix basse. Un téléphone sonne. Un soldat décroche: "Je te rappelle plus tard".

Au fil de l'avancée, les civils restés terrés chez eux -de leur plein gré ou forcés à rester par Daech- sont évacués.
https://taghribnews.com/vdcb9wb5wrhb0ap.kiur.html
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