Sur sa page Facebook, cet exutoire de toutes les rancoeurs et ressentiments fielleux, Özlem Sara Cekic refuse de se laisser impressionner par les invectives proférées par des islamophobes de tous bords et pense avoir trouvé la plus efficace des armes pour désarçonner des lâches qui avancent souvent masqués : échanger avec eux, au lieu d’ignorer leurs injures ou menaces, voire même leur proposer de s’asseoir autour d’une table, dans le cadre d’un face-à-face dépassionné, à visage découvert.
Interviewée par la BBC, cette spécialiste des questions de santé au sein de son parti a révélé qu’elle a eu largement l’occasion de tester sa méthode au cours de ces dernières années, à travers la centaine de rencontres, sous haute tension, qui ont eu lieu avec des ultras du nationalisme et grands pourfendeurs de l’
islam.
Elle n’en était donc pas à son coup d’essai lorsque la nouvelle confrontation qu’elle s’est infligée avec un Danois, prénommé Stephan, dans l’intimité de sa demeure, a été filmée. Cet islamophobe qui s’ignore, clamant qu’il n’est pas raciste et se définissant comme un « opposant à l’islam », l’avait entre autres traitée sur Facebook de « singe », l’avait sommée de « rentrer chez elle », tout en assénant à plusieurs reprises : « Nous voulons un monde sans musulmans ». On jurerait entendre le cri de guerre d’un islamophobe enragé !!
Devenue virale, cette vidéo publiée sur la page Facebook de la BBC a captivé plus de 2,6 millions de personnes en quelques jours, pour la plus grande satisfaction de Özlem Sara Cekic qui aspire à abolir les distances et les murs qui séparent pour mieux mettre en lumière « ces similitudes qui nous rapprochent ».
Il reste à savoir ce que les deux protagonistes retireront de leur longue conversation qui n’a pas fait que dans les amabilités et dont certains mots ont profondément blessé la parlementaire danoise. En effet, si celle-ci conclut malgré tout sur une note résolument positive, en espérant « revoir » son interlocuteur, il n’en va pas de même pour le dénommé Stephan qui, campant sur ses positions, a lâché face caméra : « Je ne suis pas sûr que nous nous reverrons ».
Quant aux préjugés et autres amalgames ravageurs contre lesquels lutte sans relâche la courageuse Özlem Sara Cekic, il est encore moins sûr que ce face-à-face qui a tourné au dialogue de sourds soit parvenu à les briser…