Date de publication2 Aug 2017 - 16:49
Code d'article : 277841

Entre Pakistan et Chine, une "route de l'amitié" à sens unique

Taghrib (APT)
"L'autoroute de l'Amitié sino-pakistanaise", longue de 1.300 km, relie les deux pays à travers de hautes montagnes. Mais de l'avis de commerçants pakistanais installés en Chine, cette coûteuse infrastructure sert avant tout les intérêts de Pékin.
Entre Pakistan et Chine, une "route de l
L'artère à deux voies part de Kashgar --emblématique étape de l'ancienne route de la Soie, dans la région désertique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine)-- puis traverse l'un des cols les plus élevés du globe avant de se poursuivre au Pakistan.

Cette spectaculaire voie de communication était censée développer le commerce bilatéral. Mais des négociants pakistanais affichent leur déception.

"La Chine proclame que notre amitié est aussi haute que l'Himalaya, mais le coeur n'y est pas", soupire Murah Shah, qui tient une échoppe à Tashkurgan, bourgade chinoise à 120 km de la frontière.

"Le Pakistan n'y gagne rien! Il s'agit uniquement de soutenir la croissance chinoise", déplore-t-il, en rangeant ses éventaires de pierres précieuses.

Tashkurgan, 9.000 habitants, est pourtant au coeur du "couloir économique Chine-Pakistan" érigé en projet prioritaire par Pékin pour relier Kashgar au port pakistanais de Gwadar sur l'océan Indien --une initiative phare des "Nouvelles routes de la Soie" chères au coeur du président chinois Xi Jinping.

En 2013, Pékin et Islamabad ont conclu des accords totalisant 46 milliards de dollars pour construire des infrastructures de transports et d'énergie sur ce "couloir" garantissant une nouvelle ouverture maritime à la Chine.

Mais, loin des promesses initiales, les retombées s'avèrent asymétriques: les exportations du Pakistan vers la Chine ont plongé d'environ 8% au second semestre 2016, tandis que ses importations bondissaient de pratiquement 30%.

En mai, Islamabad a accusé son puissant voisin d'inonder son marché d'acier à prix cassé, agitant la menace de barrières tarifaires.

"Il y avait tant de rêves et d'espoirs pour les exportateurs pakistanais... mais avec la Chine, que pouvaient-ils donc exporter?", s'interroge Jonathan Hillman, expert du Center for Strategic and International Studies à Washington.
https://taghribnews.com/vdcdo50xfyt05j6.4a2y.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code