Date de publication28 Aug 2017 - 15:04
Code d'article : 281488

Les enfants, premières victimes du conflit à Raqa

Taghrib (APT)
Des nuits entières, Rachida, 13 ans, n'arrivait pas à dormir, hantée par les horreurs dont elle a été témoin à Raqa, bastion du Daech dans le nord de la Syrie que sa famille a finalement réussi à fuir.
Les enfants, premières victimes du conflit à Raqa
Comme Rachida, les enfants qui ont pu sortir de Raqa ont un besoin urgent de soutien psychologique pour soigner les blessures mentales qu'ont causées les exactions des insurgés et les combats en cours entre Daech et une force syrienne arabo-kurde soutenue par les États-Unis, a averti lundi l'ONG Save the Children.

"Nous risquons de condamner une génération entière d'enfants à une vie de souffrances si leurs besoins de soutien psychologique ne sont pas satisfaits", a souligné la directrice pour la Syrie de cette ONG, Sonia Kush.

"Il est crucial que les enfants qui s'en sont sortis vivants reçoivent ce soutien pour dépasser les traumatismes causés par une violence et une brutalité insensées", a-t-elle ajouté.

L'ONG base son diagnostic sur des entretiens qu'elle a menés avec des enfants et des familles ayant réussi à fuir la ville de Raqa après y avoir vécu sous la coupe des insurgés.

Rachida, dont le prénom a été changé pour la protéger, a ainsi raconté "ne pas avoir réussi à faire face" après avoir vu des gens décapités par les membres de Daech.

"Je voulais dormir mais je n'y arrivais pas car je me souvenais de ce que j'avais vu. Je restais éveillée parce que j'avais tellement peur", témoigne-t-elle.

"On ne peut plus parler d'enfance", affirme son père qui dit avoir tout fait pour éviter à sa progéniture de voir ces scènes d'horreur, mais souvent en vain vu leur fréquence.

Environ 25.000 civils, dont une moitié d'enfants, seraient encore piégés au milieu des combats à Raqa, selon l'ONU.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) -alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les États-Unis- sont entrées dans la ville en juin et ont chassé les insurgés de 60% de la cité, qui était sous leur contrôle depuis 2014.

Mais les combats se poursuivent avec d'intenses bombardements aériens d'une coalition internationale menée par les États-Unis, avec le risque de pertes civiles, souligne Save the Children.

 
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