Date de publication20 Nov 2011 - 21:01
Code d'article : 71862

Egypte : 3 nouveaux morts place Tahrir, réunion de crise du gouvernement

Agence de presse TAGHRIB (APR)
Trois personnes ont péri dimanche d'asphyxie après que la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants sur la place Tahrir au Caire, ont rapporté des médecins dans un hôpital de campagne sur la place.
Egypte : 3 nouveaux morts place Tahrir, réunion de crise du gouvernement

«Trois personnes sont mortes d'asphyxie lors des affrontements» avec la police anti-émeutes et la police militaire, a déclaré à l'AFP Abdallah Abdelrahmane, qui dirige un hôpital de campagne sur l'emblématique place, foyer de la révolte qui a provoqué le départ du président Hosni Moubarak en février.

De nouveaux heurts se sont produits toute la jouréne de dimanche au Caire et dans d'autres villes d'Egypte après la mort dans la nuit de deux manifestants dans de violents affrontements avec la police à huit jours du premier scrutin législatif depuis le départ d'Hosni Moubarak.

Le gouvernement de transition du Premier ministre Essam Charaf tenait une réunion de crise dans l'après-midi sur les moyens de contenir la crise, après s'être entretenu dans la matinée avec des membres du conseil militaire qui tient les rênes du pays.

La police anti-émeutes tirait régulièrement des gaz lacrymogènes pour contenir la foule près du ministère de l'Intérieur, à proximité de la place, reproduisant des scènes rappelant, avec une moindre ampleur, la révolte anti-régime du début de l'année.

Un appel à une manifestation de masse a également été lancé pour la fin de l'après-midi à Suez, sur la mer Rouge, où des affrontements ont déjà eu lieu samedi, selon un correspondant de l'AFP. Des manifestants ont également défilé dans la ville d'Ismaïlia, sur le canal de Suez, selon une source de sécurité.

Dans des hôpitaux improvisés dans les mosquées aux abords de la place Tahrir, des manifestants étaient soignés pour des intoxications au gaz lacrymogènes et d'autres après avoir été touchés par des balles en caoutchouc ou des plombs de chasse.

Sur la place, des groupes de manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir militaire, réclamant la chute du maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis le départ du président Moubarak, chassé par une révolte populaire en février.

«Le Conseil des forces armées poursuit la politique de Moubarak, rien n'a changé après la révolution», a déclaré à l'AFP Khaled, ۲۹ ans, alors qu'il installait une tente au centre de la place Tahrir.

«A bas Tantaoui», scandaient également des manifestants hostiles à ce militaire septuagénaire, qui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense de Hosni Moubarak et l'un de ses plus proches collaborateurs.

Deux morts samedi dans la nuit 
Dans la nuit, des affrontements ont fait deux morts, un au Caire et l'autre à Alexandrie. Quelque ۷۵۰ personnes ont été blessées dans la capitale, selon le ministère de la Santé.

Ces troubles ont relancé les craintes que les législatives qui doivent débuter le ۲۸ novembre et s'étaler sur plusieurs mois ne soient marquées par des incidents et des violences.

Un membre du CSFA, le général Mohsen al-Fangari, a assuré que ces élections se tiendraient comme prévu et que les autorités étaient en mesure d'assurer la sécurité.

«Nous n'allons pas céder aux appels pour reporter le scrutin. Les forces armées et le ministère de l'Intérieur sont capables d'assurer la sécurité des bureaux de vote», a-t-il déclaré.

Délai supplémentaire pour les élections ?
Plusieurs personnalités politiques et des intellectuels, parmi lesquels l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradei, ont publié un document demandant un délai supplémentaire pour ces élections, dans le cadre d'une révision du calendrier politique du pays.

Ils proposent d'avoir d'abord une assemblée constituante, puis une élection présidentielle et enfin des législatives.

Les militaires quant à eux ont décidé de mettre la présidentielle -à une date non encore décidée- à la fin de ce processus politique, et de ne rendre le pouvoir aux civils qu'une fois élu un nouveau chef de l'Etat.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exprimé dimanche sa «grande préoccupation» au sujet des affrontements et a estimé «de la plus haute importance» que les élections égyptiennes aient lieu "de manière pacifique et dans l'ordre".

https://taghribnews.com/vdcauan0.49n6i15zk4.html
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