L'administration américaine a reconnu mercredi avoir versé à l'Iran en janvier l'équivalent de 400 millions de dollars en liquide, en billets d'euros et de francs suisses. Elle a toutefois démenti qu'il s'agissait d'une rançon pour la libération de cinq Américains.
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Le 17 janvier, après l'accord nucléaire, le président Barack Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry rendaient public un remboursement par Washington à Téhéran de 1,7 milliard de dollars (1,65 milliard de francs) de dette et d'intérêts. Des arriérés qui remontaient à avant la Révolution islamique de 1979 et à la rupture des relations diplomatiques américano-iraniennes de 1980.
Ce remboursement est le fruit d'un règlement du Tribunal arbitral de La Haye créé pour ce différend. Il concerne 400 millions de dollars de dette et 1,3 milliard de dollars en intérêts.
Mercredi, le Wall Street Journal a révélé que ces 400 millions de dollars avaient été envoyés en Iran, en billets d'euros et de francs suisses, stockés sur des palettes et chargés dans un avion de fret. Et le quotidien de diffuser que l'argent a servi à payer une rançon pour la libération des cinq Américains.
Les ténors du parti républicain, en pleine campagne présidentielle ont directement repris ces allégations. L'accord sur le nucléaire iranien voulu par le démocrate Obama avait été combattu par le Congrès aux mains des républicains.
Contraire à la politique
"Ce n'était pas une rançon", a balayé le porte-parole du département d'Etat Mark Toner. "Verser des rançons pour des otages est contraire à la politique des Etats-Unis", a insisté le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest.
En revanche, M. Toner a reconnu que 400 millions de dollars avaient bien été versés en liquide, en billets d'euros et de francs suisses. "L'Iran était et reste encore déconnecté du système financier international", a-t-il argué pour expliquer le choix de ces monnaies.
"Nous n'avons jamais rétabli de relations bancaires directes avec l'Iran et nous n'avons franchement toujours pas l'intention de le faire", a justifié le porte-parole du département d'Etat.