Date de publication25 Jun 2017 - 16:35
Code d'article : 272964

Les insurgés de Mossoul ciblent aussi les civils

Taghrib (APT)
Les forces irakiennes poursuivent leur avancée dans le Vieux Mossoul, face aux insurgés du groupe Daech, mais ceux-ci opposent une résistance farouche et font craindre d'autres attentats contre les civils, comme celui de samedi, où un kamikaze s'est fait exploser au milieu de la foule fuyant les combats.
Les insurgés de Mossoul ciblent aussi les civils
L'homme a tué douze personnes en faisant détonner sa bombe parmi des familles fuyant la vieille ville de Mossoul, le dernier fief urbain en Irak des insurgés de Daech.

Ce carnage est survenu après la destruction mercredi soir par Daech de la mosquée Al-Nouri --où Abou Bakr al-Baghdadi avait donné en juillet 2014 son premier prêche en tant que leader de Daech-- et son célèbre minaret penché, dans le Vieux Mossoul.

Médecin au sein de l'armée irakienne, Ahmed Hachem a dit avoir reçu dans un hôpital de campagne 12 morts et plus de 20 blessés, "y compris des femmes et des enfants".

Il a précisé à l'AFP que l'attaque avait eu lieu dans le quartier de Machahda, situé dans la vieille ville.

"Le kamikaze s'est infiltré dans un groupe de personnes et s'est fait exploser avant qu'elles ne puissent atteindre nos troupes", a déclaré un colonel de la 16e division d'infanterie de l'armée.

Il est difficile d'obtenir un bilan définitif du nombre de victimes, a-t-il ajouté, la zone de l'attaque n'étant pas complètement sécurisée.

- Multiples dangers -

Selon Abdel Ghani al-Assadi, un commandant des forces du contre-terrorisme (CTS), quelque 8.000 personnes ont réussi à fuir la vieille ville depuis le lancement d'une offensive des forces irakiennes sur ce secteur le 18 juin.

Quelque 100.000 personnes restent prises au piège par les insurgés qui les utilisent comme boucliers humains alors que les forces irakiennes progressent de jour en jour.

Les forces de sécurité craignent que des Irakiens membres de Daech ne cherchent à fuir la vieille ville en se mêlant à des groupes de civils, tandis que des insurgés tchétchènes, français ou d'autres nationalités se préparent sur l'arrière du front à se battre jusqu'à la mort.

Omar fait partie de la vingtaine de civils blessés et soignés dans l'hôpital de campagne après l'explosion.

"Lorsque les forces de sécurité se sont approchées de notre secteur, nous avons couru vers eux", raconte-t-il.

"Un homme est sorti du lot (...) avant de se faire exploser", ajoute Omar, le t-shirt recouvert de sang. Sa mère et son frère ont été tués tandis que sa belle-soeur et ses deux enfants sont toujours portés disparus.

Les civils habitant dans les secteurs de la vieille ville tenus par Daech font face à plusieurs dangers.

Ceux qui tentent de fuir doivent franchir les lignes de front et risquent d'être exécutés par les insurgés s'ils échouent.

Ceux qui choisissent de rester ou n'ont pas le choix de partir sont assiégés depuis des mois et vivent avec très peu d'eau et de nourriture dans des quartiers qui sont frappés quotidiennement par des tirs aériens ou d'artillerie.

Plus de 800.000 personnes ont fui leur maison depuis le 17 octobre, lorsque les forces irakiennes ont lancé une vaste opération visant à reprendre à Daech la deuxième ville du pays, dont il s'était emparés il y a trois ans.

Le secteur toujours contrôlé par les insurgés est relativement petit mais les rues étroites et la présence de nombreux civils rendent l'avancée des forces irakiennes extrêmement délicate, alors que les combattants de Daech opposent une farouche résistance.

 
https://taghribnews.com/vdcepw8wejh8foi.d9bj.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code