650 000 colons juifs... les Printemps arabes... et la fonte des glaces
C’est quand le peuple a compris que la tyrannie ne dure que tant que l’apathie domine, que se produisent les changements révolutionnaires.
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Avec les plus de 15 000 colons juifs qui se sont ajoutés cette dernière année, le nombre de colons installés en Cisjordanie est porté à 650 000. Quelqu’un pense-t-il qu’une solution à deux États reste toujours possible ? Parallèlement, la violence des colons s’est considérablement accrue ces dernières années (voir Quand les colons attaquent, une étude qui donne à réfléchir sur la montée en flèche du nombre d’agressions des colons contre les Palestiniens natifs).
Israël jouit d’un appui sans précédent de la part des gouvernements occidentaux. Le candidat républicain à la Présidentielle des États-Unis, Mitt Romney, vient ici faire son pèlerinage pour rendre hommage à ceux qui vont l’aider à être élu. C’est devenu un rituel pour les candidats à la présidentielle US, avec l’espoir de résider à la Maison-Blanche dans une Washington occupée par les Israéliens. Pour ne pas être en dehors de la scène, le Président Obama a signé un accord renforcé sur la « sécurité » avec l’Israël de l’apartheid la veille même de l’arrivée de Romney aux États-Unis.
De nouveaux impôts vont ainsi être déroutés vers Israël, et Israël incite à des guerres alors même que l’économie américaine continue de souffrir. Romney rencontrera aussi Salam Fayyad qui paraît tout content de répéter qu’il veut un État dans les frontières de 1967 (et sans parler des réfugiés qui sont LA question centrale) ; mais dans son entretien avec The Independent, il a bien semblé se résigner à la marginalisation actuelle de la Palestine.
Les gouvernements européens et les autres gouvernements occidentaux se réunissent à propos de la Syrie et des violations des droits de l’homme qui s’y déroulent (tout en soutenant de telles violations à la fois en Syrie et ailleurs). Personne n’a demandé de telles réunions sur Israël et ses violations (voir le récent article de Saul Landau) ou sur le Bahreïn ou l’Arabie saoudite, ou les Rohingya (Birmanie) ou sur la Libye post-Kadhafi, ou d’autres.
Même quand ces gouvernements ont connaissance de ces violations, le business continue, comme d’habitude. Par exemple, le gouvernement britannique a fait état de violences généralisées contre les enfants palestiniens mais le business, c’est le business, et les responsables britanniques continuent de coopérer, sur le plan économique comme sur d’autres, avec l’apartheid. La direction de l’Union européenne considère les colonies de peuplement juives comme des violations du droit international, mais elle octroie pourtant à Israël le statut de nation la plus favorisée et elle commerce régulièrement avec lui ! Tout le monde fait comme s’il n’y avait aucun problème et le statu quo peut se poursuivre.
Les monarchies d’Arabie (ou le gang des kleptocraties) semblent se complaire dans leurs dictatures épargnées par le Printemps arabe et comblées de voir qu’aujourd’hui celui-ci leur profite ; à preuve la junte d’Arabie « saoudite » qui met les mains en Syrie et prétend vouloir y promouvoir la « démocratie ». Ils semblent contents. Les rois de Jordanie et du Maroc accordent un certain pouvoir à leurs gouvernements espérant calmer le mécontentement de leur opinion. Les États-Unis appuient toutes ces familles régnantes. Tout le monde prétend que le mécontentement du peuple peut être apaisé pour un long moment, ou être manœuvré au profit des intérêts occidentaux et israéliens.
Même les directions du Hamas et du Fatah (mais peu de leurs membres) prétendent qu’il est bon de continuer à descendre la voie de ces dernières années et qu’elles ne sont pas prêtes à « faire des vagues ». Beaucoup comptent sur la durée et espèrent quelque miracle à l’extérieur. Dans ce dernier cas, Obama pourrait bien être le meilleur. Peut-être que le Printemps arabe travaillera en notre faveur. Peut-être que c’est ceci ou cela qui va arriver. En attendant, les riches deviennent plus riches, et les pauvres plus pauvres, et notre mère la Terre est dévastée.
Comme dans toute l’histoire humaine, les seules évolutions positives viennent des citoyens quand ils réalisent enfin qu’ils ont le pouvoir entre leurs mains. C’est quand le peuple a compris que la tyrannie ne dure que tant que l’apathie domine, que se produisent les changements révolutionnaires. C’est nous le peuple, et non les gouvernements, qui avons fait l’histoire dans le passé, et qui feront l’histoire dans le futur. Beaucoup se demandent ce que des gens ordinaires comme nous peuvent faire à propos de problèmes comme celui de la Palestine qui est essentiel.