Une personne blessée par une balle en caoutchouc et quatre autres qui se sont senties mal en raison du gaz se sont rendues à l’hôpital, a indiqué le surveillant général de l’hôpital de Sidi Bouzid, Adel Dhaï, assurant que ces blessures n'étaient pas graves.
Les forces de l’ordre ont commencé à tirer en l’air lorsque des manifestants, qui réclamaient la démission du gouvernement dirigé par les islamistes du parti Ennahda, ont cherché à pénétrer par la force dans le siège du gouvernorat (préfecture) de Sidi Bouzid, selon la même source.
Les protestataires ont brisé le portail d’entrée du gouvernorat. Après les tirs, un mouvement de panique a débuté et la foule de manifestants s’est dispersée pour échapper au gaz lacrymogène.
Les manifestants avaient scandé auparavant des slogans hostiles au gouvernement tels que «le peuple veut la chute de régime», «le peuple veut la chute du gouvernement», «non à l’hypocrisie, le travail est un droit».
Plusieurs formations politiques d’opposition ont participé à cette manifestation comme le parti républicain, le parti des Travailleurs tunisiens, Al-Watan (la nation) ainsi que des indépendants.
«Les revendications du peuple relatives à l’amélioration de sa situation sociale deviennent de plus en plus insistantes mais malheureusement le gouvernement n’est pas au service de ce peuple», a déploré à l’AFP Mohamed Ghadri, membre du parti républicain.
Fin juillet, la police avait dispersé de la même manière des dizaines de manifestants qui avaient attaqué le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, y jetant des pneus enflammés, pour protester contre des retards de versement de salaires.
Les revendications sociales, notamment en raison du fort chômage des jeunes et de la pauvreté, étaient au coeur des causes de la révolution. Les lenteurs de l’amélioration des conditions économiques et sociales ont entraîné des nouvelles tensions dans le pays. Régulièrement des grèves et action de protestation interviennent et la police intervient pour les disperser.
Sidi Bouzid est le berceau de la révolte en Tunisie, qui a abouti le ۱۴ janvier ۲۰۱۱ à la chute de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali après ۲۳ ans de règne sans partage.
Son point de départ avait été la mort le ۱۷ décembre ۲۰۱۰ de Mohamed Bouazizi, ۲۶ ans, un vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu pour protester contre les multiples saisies musclées par la police des denrées qu’il vendait sans permis pour faire vivre les siens.