Mais impossible de savoir quelle usine a obtenu cette certification halal européenne. Implantée dans la région Centre, elle tient à garder l’anonymat. Pourquoi tant de mystère ? Tout simplement « parce que nos autres clients — de grandes marques de cosmétiques — ne souhaitent pas que leurs produits soient assimilés à du halal », fait savoir le directeur du site. En clair, le halal, on n'en veut qu'à son argent.
Ces nouveaux dentifrices halal seront commercialisés d’ici quelques jours dans une enseigne de la grande distribution. Les magasins Hal’shop, spécialisés dans le halal, vont aussi proposer le produit dès le ۲۳ novembre au prix d’environ ۱,۴۵ €. « Nous sommes en train de terminer les tests auprès des consommateurs. Les retours sont très positifs» explique Nabil Hadj-Chikh, le directeur d’exploitation de l’enseigne.
Selon saphirnews, si dans la communauté musulmane, certains estiment que la cosmétique halal n’a pas lieu d’exister car le porc contenu dans les produits n’est pas consommé, ceux qui ne veulent pas entrer en contact avec des produits comportant de la graisse de porc sont de potentiels clients. « Rien que dans un gel pour cheveux, il y a ۹۹ % de gélatine de porc. Du coup, la cosmétique halal n’est plus si anecdotique que cela : celui qui ne veut pas toucher de porc ne peut pas s’en étaler sur les lèvres ou s’en mettre plein dans les cheveux ! », commente ainsi Bruno Bernard, un expert de la certification halal.
« Se revendiquer cosmétique de luxe français pour vendre des produits halal, d’autant que les produits existants sont assez bas de gamme, est un avantage incontestable pour séduire les ۱,۲ milliard de consommateurs potentiels », juge-t-il.
Car pour l’heure, avec un million de musulmans en France qui utiliseraient régulièrement des cosmétiques halal selon M. Bernard, ce marché reste restreint dans l’Hexagone. C’est surtout du coté de l’exportation que de tels produits ont des chances de rapporter gros comme au Maghreb et en Asie du Sud-Est.