"L'État (turc) détient des prisonniers de guerre. Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) a aussi des prisonniers de guerre. Le PKK doit se comporter correctement avec ces prisonniers, j'espère qu'ils retrouveront leurs familles au plus vite", a affirmé M. Öcalan dans cette déclaration lue par la députée Pervin Buldan.
Mme Buldan, la vice-présidente du Parti pour la paix et la démocratie (BDP), la principale formation kurde de Turquie, a lu ce communiqué devant des journalistes à Istanbul, au retour d'une visite à M. Öcalan sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest), où celui-ci purge une peine de prison à vie.
Il s'agissait de la deuxième visite d'élus kurdes au chef du PKK depuis le lancement par les autorités turques de pourparlers de paix avec la rébellion, en décembre.
Un pas historique
M. Öcalan a qualifié cette rencontre avec les députés de "pas historique". "Nous vivons un processus historique. Toutes les parties doivent agir avec beaucoup d'attention et de sensibilité pendant ce processus", a ajouté le leader rebelle.
Il n'a pas en revanche donné de détails sur les modalités de l'éventuelle libération des personnes détenues par le PKK, et notamment s'il envisageait un échange de prisonniers avec l'État turc.
Une vingtaine de détenus
Le PKK détient, selon les médias turcs, plus d'une vingtaine de personnes, pour la plupart des fonctionnaires, enlevées dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de kurdes et principal théâtre des affrontements avec l'armée.
Cette deuxième visite était attendue depuis plusieurs semaines comme un signe de la poursuite des pourparlers, après le meurtre à Paris le 9 janvier de trois militantes du PKK, qui avait fait craindre un abandon de ces négociations.