Dans un effort pour améliorer sa collaboration avec l'immense étendue intercontinentale contre les sanctions illégales et unilatérales de Washington, l'Iran doit accueillir un sommet économique des pays d'Eurasie ce mois-ci.
La prochaine réunion se tiendra dans la ville portuaire de Bandar Anzali, au nord de l'Iran, le 17 novembre, et sera organisée par l'Union économique eurasienne (UEEA), qui souhaite ouvrir la voie à une intégration économique régionale offrant la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d'œuvre.
Cet organisme international tente également de mettre en lumière le rôle géopolitique joué par les zones franches dans l'évolution des liens entre les pays d'Eurasie.
Il est certain que la région eurasienne est considérée comme la plateforme qui aide à ouvrir l'économie iranienne pour contrer les sanctions américaines.
Selon Yahya Rahim Safavi, à la tête de l'Association géopolitique iranienne, en utilisant les capacités économiques et les couloirs de transit de l'Iran qui sont fournis par les pays maritimes de la mer Caspienne, la République islamique a exploité deux canaux stratégiques d'interaction et de coopération internationales.
Ce canal vers l'est passe par les États côtiers qui relient l'Iran à la Chine via l'Asie centrale, tandis qu'un canal vers l'ouest relie la République islamique à la Russie, au Kazakhstan, au Belarus, au Kirghizstan et à l'Arménie.
Selon les responsables iraniens, le fait d'accueillir la réunion de l'UEEA indiquera que la stratégie des ennemis, qui consiste à exercer une pression maximale et à imposer des sanctions oppressives à Téhéran, est vouée à l'échec.
En attendant, au sein de l'UEEA, l'Iran joue un rôle crucial en servant de "carrefour de transit" reliant les États du sud et du nord de l'Eurasie et en créant un lien parallèle entre les parties orientale et occidentale de la sphère intercontinentale.
Les experts estiment que la collaboration de l'Iran avec l'UEEA et l'expansion des relations commerciales et économiques avec les États membres de l'Union est une voie efficace pour contrer les sanctions injustes des États-Unis.
Selon l'annonce récente de l'UEEA, au milieu de la grave situation formée par la pandémie de Covid-19 dans la région et dans le monde entier, le commerce iranien avec l'UEEA est sur la tendance croissante.
Le chiffre montre que le commerce iranien avec l'UEEA a augmenté pour atteindre deux milliards de dollars, ce qui indique une hausse de 2 % au cours des huit derniers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019.
La Commission de l'UEEA a déclaré qu'une partie de l'augmentation des échanges était due à l'importation par l'Iran de produits agricoles pour un montant de 230 millions de dollars.
Elle a ajouté que les matières premières des produits agricoles et les denrées alimentaires s'ajoutent aux exportations de l'UEEA vers l'Iran avec 939 millions de dollars. Elles représentent 80 % des exportations vers l'Iran.
En retour, les exportations de l'Iran vers les membres de l'UEEA se sont élevées à 575 millions de dollars de fruits et de fruits secs.
Le 28 octobre 2019, l'Iran a officiellement adhéré à un premier accord de libre-échange (ALE) avec l'UEEA. Cet accord signifie que les producteurs et les exportateurs iraniens pourront exporter leurs marchandises à des tarifs douaniers moins élevés, ce qui leur laissera une marge bénéficiaire plus importante.
Il ne fait aucun doute que l'accord entre l'Iran et l'UEEA est un test pour évaluer dans quelle mesure l'infrastructure commerciale de Téhéran est prête à coopérer avec le monde.
Et cette évaluation permettra de trouver les obstacles aux relations économiques afin de les éliminer.
Étant donné que l'Iran est soumis à des sanctions arbitraires et que l'Europe n'a pas pu respecter ses engagements vis-à-vis du plan d'action global conjoint en raison de la pression exercée par Washington sur les États respectant la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, une coopération totale avec l'UEEA offrira donc à l'Iran des possibilités considérables de renforcer le commerce régional et d'accroître ses exportations non pétrolières.
