Date de publication11 Mar 2025 - 12:58
Code d'article : 670413

Les migrants afghans en situation régulière en Iran ne sont pas soumis à des restrictions

Taghrib(APT)
Taghrib(APT)– L'ambassadeur iranien auprès de l'ONU a déclaré que les migrants afghans en situation régulière en Iran ne sont pas soumis à des restrictions et que les consulats iraniens délivrent 5 000 visas par jour.
Les migrants afghans en situation régulière en Iran ne sont pas soumis à des restrictions
Le représentant permanent de l'Iran auprès des Nations Unies, Amir Saeed Iravani, a déclaré que l'Iran a abrité des millions d'Afghans, portant un lourd fardeau, qui est devenu encore plus lourd après le retrait imprudent des États-Unis en 2021.

Amir Saeid Iravani a fait ces remarques lundi avant le briefing du Conseil de sécurité de l'ONU sur la « situation en Afghanistan ».

La politique de l’Iran à l’égard des réfugiés et des migrants afghans reste ancrée dans les principes humanitaires, a-t-il déclaré, ajoutant que l’Iran a, pendant plus de quatre décennies, abrité des millions d’Afghans, portant un fardeau important aggravé par le retrait américain en 2021.

Le texte intégral de la déclaration d’Iravani est le suivant :

Madame la Présidente

Nous félicitons le Danemark d’avoir assumé la présidence du Conseil de sécurité et félicitons la Chine pour son leadership réussi et efficace en février. Nous remercions la RSSG Mme Otunbayeva pour son précieux exposé. Nous avons soigneusement pris note de la déclaration de Mme Azadah Raz Mohammad. L’exposé d’aujourd’hui met une fois de plus en évidence les défis persistants auxquels le peuple afghan est confronté, malgré les efforts continus de l’ONU pour améliorer sa situation.

Le dernier rapport du Secrétaire général (S/2025/109) souligne l’aggravation de la crise humanitaire, l’érosion continue des droits de l’homme, en particulier pour les femmes et les filles, et les menaces persistantes à la sécurité qui exigent l’attention requise.

Dans ce contexte, je souhaite souligner les points suivants :

1. L’Afghanistan est confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde. Plus de 22,9 millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence. Le Plan de réponse et de besoins humanitaires pour 2025 nécessite 2,42 milliards de dollars, mais le financement reste extrêmement faible. L’aide humanitaire doit rester impartiale et inconditionnelle pour garantir qu’elle parvienne sans entrave à ceux qui en ont besoin, et le financement ne doit pas s’effondrer. Nous appelons les donateurs à renforcer leurs engagements et exhortons les autorités de facto (DFA) à cesser d’interférer dans les opérations de sauvetage et à permettre un accès sans entrave. En outre, les responsables de la crise actuelle en Afghanistan, qui se sont retirés de manière imprudente et ont aggravé la situation, doivent remplir leurs obligations. Les politiques et les annonces, telles que le retour du matériel militaire ou les réductions de l’aide humanitaire, ne sont pas réalistes et ne servent qu’à aggraver les tensions et à aggraver les souffrances de la population.

2. Le gel des avoirs de l’Afghanistan reste un problème majeur. La reprise économique nécessite des mécanismes financiers responsables pour soutenir le peuple afghan. Les sanctions ne doivent pas faire obstacle aux efforts visant à stabiliser l’économie, et les avoirs gelés doivent être débloqués sans conditions.

3. La sécurité en Afghanistan reste précaire. La menace posée par l’EIIL-K et d’autres groupes terroristes opérant dans le pays est alarmante non seulement pour l’Afghanistan mais aussi pour la sécurité régionale et mondiale. Avec plus de deux douzaines d’organisations terroristes présentes en Afghanistan, le DFA doit honorer ses obligations internationales, veiller à ce que les efforts de lutte contre le terrorisme restent une priorité et prendre des mesures décisives pour éliminer efficacement ces réseaux. La communauté internationale ne peut pas permettre que l’Afghanistan devienne un refuge pour le terrorisme.

4. La situation des femmes et des filles afghanes reste désastreuse. Les politiques et les décrets, tels que l’interdiction faite aux femmes et aux filles de fréquenter les instituts médicaux, ont encore davantage privé les femmes de leurs droits fondamentaux et aggravé la crise sanitaire en Afghanistan. Ces restrictions n’ont aucun fondement dans l’islam et sont en contradiction avec les traditions culturelles de l’Afghanistan. Nous exhortons le DFA à reconsidérer ces mesures et à prendre des mesures immédiates pour rétablir les droits des femmes.

5. La politique de l’Iran à l’égard des réfugiés et des migrants afghans reste inchangée et ancrée dans les principes humanitaires. Depuis plus de quatre décennies, l’Iran a abrité des millions d’Afghans, portant un lourd fardeau, qui s’est alourdi encore après le retrait imprudent des États-Unis en 2021. Les migrants afghans en situation régulière en Iran ne sont soumis à aucune restriction et les consulats iraniens délivrent 5 000 visas par jour. Cependant, ceux qui ont été rapatriés sont entrés illégalement dans le pays. En raison de préoccupations en matière de sécurité, notamment de menaces terroristes, l’Iran rapatriera ceux qui entrent illégalement. Soyons clairs : les pays voisins ne doivent pas assumer cette responsabilité sans le soutien de la communauté internationale. L’Iran et le Pakistan ont besoin d’une aide durable et significative. La communauté internationale doit aller au-delà de la rhétorique et prendre des mesures concrètes.

6. L’Iran reste activement engagé auprès des autorités de facto de l’Afghanistan par le biais d’efforts bilatéraux et régionaux.

Dans le cadre de cet engagement continu, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est rendu à Kaboul le 26 janvier 2025, la première visite de ce type depuis la prise de pouvoir des talibans. Les discussions ont porté sur le commerce, le développement ferroviaire, les investissements, la sécurité des frontières et d’autres questions bilatérales clés. L’Iran reste fermement attaché à la paix, à la stabilité et à la reconstruction de l’Afghanistan. Nous continuons de souligner qu’un Afghanistan stable dépend de la mise en place d’un gouvernement inclusif et représentatif. Un tel gouvernement est essentiel pour relever les défis majeurs, prévenir les conflits et freiner les flux de réfugiés. Il est également crucial pour assurer la sécurité, favoriser la reprise économique et défendre les droits de l’homme, en particulier pour les femmes et les filles.

7. Malgré les défis auxquels l’Afghanistan est confronté, un avenir stable est réalisable grâce à un soutien international soutenu et à une responsabilité partagée. Une approche étape par étape dans le cadre d’une feuille de route claire peut aider à rétablir la confiance et la sécurité. L’Iran s’est activement engagé dans le processus de Doha et soutient ses résultats, notamment la création de groupes de travail sur les stupéfiants et les initiatives du secteur privé. L’Iran reste déterminé à mettre en œuvre ces mécanismes, mais souligne que la priorité doit être d’obtenir des résultats concrets qui profitent directement au peuple afghan.

8. Enfin, à l’approche du renouvellement du mandat de la MANUA, nous réaffirmons notre soutien à la fois à la mission et au Représentant spécial du Secrétaire général dans l’exercice de ses responsabilités. La MANUA demeure une présence cruciale en Afghanistan, jouant un rôle clé dans la résolution des problèmes du pays. Nous appelons le Conseil de sécurité à veiller à ce que la MANUA dispose des ressources nécessaires et à aider le Représentant spécial du Secrétaire général à s’acquitter efficacement de son mandat.
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