Seront programmés des talk-shows politiques, un magazine hebdomadaire d’analyse de l’actualité ou encore des prêches en allemand mais également en arabe, en bosniaque et en albanais, informe le site suisse Le Matin Online. Le tout sera accessible uniquement via Internet, pour un public alémanique dans un premier temps. Une antenne romande devrait suivre.
Un investissement à ۶۰ ۰۰۰ francs, entièrement assuré par le CCIS, a été nécessaire pour son lancement. « Le but du projet est d’informer les musulmans sur ce qu’il se passe en Suisse, des problèmes que nous rencontrons », explique son président Nicolas Blancho.
Pour Hafid Ouardiri, ancien porte-parole de la mosquée de Genève, aujourd’hui directeur de la Fondation de l’Entre-Connaissance, l’initiative est louable car il « est toujours bon d’avoir un organe de communication; l’information doit être plurielle »et qu'il répond à un réel besoin. « Prenez la polémique autour des minarets en ۲۰۰۹. Les musulmans n’avaient pas d’organe pour exprimer leur point de vue ou les enjeux de la votation », indique-t-il, tout en ajoutant toutefois qu’« il ne faut pas que cette télévision devienne un canal sectaire de propagande. »
De son côté, Oskar Freysinger, le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice populiste), il faut « avoir à l’œil » la chaîne du CCIS, dont il estime qu'elle ne pourra pas s’adresser à la fois aux musulmans et aux « infidèles » et que « la vérité quant aux intentions réelles ressortira d’elle-même. » Une déclaration alarmiste digne du porte-parole de l'UDC.